Nécrologie : Germaine Ahidjo n’est plus

L’ex première dame est décédée cette nuit à Dakar, à 89 ans, sans avoir pu ramener la dépouille de son époux enterré à Dakar.

Germaine-Ahijo, de son vivant

Germaine Abiba Ahidjo n’est plus. La veuve de l’ancien président de la République du Cameroun a passé l’arme à gauche cette nuit à Dakar, des suites de maladie. L’information est parvenue aux premières lueurs du jour. Après une rumeur qui a tenté de tuer l’épouse d’Ahmadou Ahidjo il y a quelques semaines.

C’est un coup dur pour le Cameroun et pour le régime de Yaoundé. D’autant plus que Germaine Ahidjo décède au moment où le débat sur le retour de la dépouille de son époux divise encore les Camerounais. En effet, sur les antennes de France 24, Paul Biya, jadis invité au début des années 2000, avait déclaré qu’il revenait à la famille de son prédécesseur, d’organiser le retour de la dépouille de ce dernier. Un scandale qu’avait dénoncé la veuve, estimant que « Ahidjo n’appartenait plus à sa famille», mais « à l’Etat du Cameroun ». Le régime de Paul Biya n’a jamais cru devoir l’accepter ainsi. Jusqu’à ce que germaine Ahidjo qui réclamait son passeport camerounais, rejoigne son époux dans l’au-delà. A 89 ans.

C’est la suite d’une guerre de succession entre les deux hommes, qui perdure depuis près de 40 ans. En démissionnant le 6 novembre 1982, Ahmadou Babatoura Ahidjo avait cédé le fauteuil présidentiel à Paul Biya, son Premier ministre et successeur constitutionnel. La première brouille survint dans le cadre de la gestion de l’Union nationale camerounaise (UNC) dont l’ancien président demeurait le président. Le parti prenant parfois le dessus sur l’Etat, la question de la préséance s’est posée. Puis vint la tentative de coup d’Etat du 6 avril 1984. Le nouveau régime accusa le prédécesseur en s’appuyant sur une déclaration d’Ahidjo sur une radio française. L’homme disait que « si ce sont mes hommes, ils auront le dessus». Germaine a beau défendre jusqu’à sa mort l’image de son mari dans cette épreuve, elle n’a jamais été écoutée. La distance s’est depuis cette époque creusée entre Ahidjo et Biya. Paul Biya transformera l’UNC en RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) en 1985. Exilé au Sénégal, le premier président du Cameroun indépendant y meurt le 30 novembre 1989. Yaoundé l’ignora et le Sénégal fut contraint d’organiser les obsèques à Dakar.

Aminatou Ahidjo dans une ténue qui choqua des nostalgiques

Alors que la nation camerounaise est divisée sur la question du retour de la dépouille de l’ancien président, sa fille cadette Aminatou Ahidjo, retourna tambours battants au Cameroun, pour rejoindre le camp de Paul Biya où se trouvait depuis quelques années son frère consanguin Badjika, ex député de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), que Paul Biya a nommé ambassadeur itinérant à la présidence. Aminatou, elle, est nommée présidente du conseil d’administration du Palais des Congrès de Yaoundé.

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