Cette initiative s’inscrit dans le projet « Renforcement de l’action climat locale au Cameroun : Cas des communes de Djoum et Mintom », conduit par l’organisation Action for Sustainable Development (ASD) avec l’appui technique et financier du World Resources Institute (WRI), dans le cadre du programme Green Accountability soutenu par la Banque mondiale. D’après les organisateurs, l’objectif est de combler un vide de gouvernance locale dans un pays où les effets climatiques — sécheresses prolongées, pluies extrêmes, vents violents et glissements de terrain — se multiplient et fragilisent les moyens de subsistance des populations rurales.
Le communiqué publié à l’issue de l’atelier rappelle que plus de «70 % des Camerounais dépendent directement de l’agriculture, un secteur très vulnérable aux variations climatiques. Il souligne également que les communes manquent souvent de ressources financières, de capacités techniques et d’outils de planification pour intégrer la dimension climatique dans leurs budgets ou dans leurs politiques de développement ». Malgré l’adhésion de 89 municipalités camerounaises à la Convention des Maires pour l’Afrique subsaharienne, « seules une douzaine ont pu engager ou finaliser un plan climat. Mintom, commune enclavée mais dotée d’un potentiel forestier stratégique, entend désormais rejoindre ce cercle restreint. »
Les documents validés à Ebolowa constituent, selon leurs rédacteurs, une première réponse à ces lacunes. Le guide simplifié vise à offrir aux collectivités un outil accessible pour comprendre et structurer leur action locale, tandis que le diagnostic climat-énergie établit une photographie des vulnérabilités et des besoins spécifiques de Mintom. Ces deux supports doivent permettre à la commune d’identifier ses priorités, d’intégrer la redevabilité environnementale dans sa gestion et de mieux dialoguer avec ses partenaires techniques et financiers.
Le communiqué indique que ce travail est « le résultat d’un processus participatif mené depuis plusieurs mois. ASD et son partenaire For Africa ont conduit des missions d’information et de sensibilisation auprès des communautés locales, notamment des femmes et des populations autochtones baka. Des sessions de formation ont également ciblé les équipes municipales, les services techniques et plusieurs associations locales, avec un accent particulier sur la finance climatique et la formulation de projets capables d’attirer des financements internationaux. » Les deux communes bénéficiaires ont par ailleurs été accompagnées dans leur démarche d’adhésion aux conventions régionales et mondiales des maires engagés dans l’action climatique.
L’atelier d’Ebolowa a réuni entre 35 et 40 participants, représentant différents ministères, les communes de Mintom, Djoum et Ebolowa, le Conseil régional du Sud, plusieurs ONG nationales et internationales — dont Rainforest Alliance, WWF, la GIZ, ONU-Habitat ou l’Union européenne — ainsi que des institutions financières et techniques comme le FEICOM, l’ONACC ou le CIFOR. La Banque mondiale, par l’intermédiaire de sa pratique « Governance Global Practice », était également représentée.
À l’issue des échanges, les participants ont validé techniquement les documents présentés et ont convenu d’une feuille de route commune pour finaliser et diffuser le guide ainsi que le diagnostic. Le communiqué souligne que cette étape marque le début du processus d’élaboration du Plan Climat Local de Mintom, qui devra consolider les données produites, préciser les priorités d’investissement et définir un mécanisme local de partage d’information entre les acteurs publics, les communautés et les organisations partenaires.
Pour les responsables du projet, cet atelier ouvre la voie à une meilleure articulation entre les ambitions nationales — définies dans le Plan National Climat d’avril 2025 — et les réalités des territoires. Mintom devient ainsi l’un des rares espaces ruraux du pays à se doter d’un cadre structuré pour piloter sa transition énergétique et renforcer sa résilience face aux chocs climatiques. Selon le communiqué, cette dynamique locale pourrait servir de modèle aux autres collectivités du Sud Cameroun et, plus largement, aux communes africaines confrontées aux mêmes urgences environnementales.






