Littérature camerounaise d’expression française : la grande glorieuse des écrivains

Pendant trois années successives les auteurs camerounais d’expression francophones ont remporté le Grand prix littéraire de l’Afrique Noire.

Un chef d’œuvre vient de paraitre sous la plume de deux maitres : Richard Laurent Omgba, Professeur de littérature de générale et Désiré Atangana Kouna, Maitre de Conférence. Sous le titre « Littérature camerounaise d’expression française, des années de braise aux années d’Esperance », l’ouvrage publié aux éditions l’Harmattan, fait l’autopsie de la littérature camerounaise des trente dernières années. Dès le prologue de cette œuvre de 426 pages, les deux spécialistes de la littérature expriment leur satisfecit sur le « nouvel âge d’or de la littérature camerounaise… qui survient près de trente ans après la belle époque de Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Guillaume Oyono Mbia et d’autres ». Une grande glorieuse « qui mérite l’attention de la critique pour que celle-ci puisse dévoiler son contexte d’émergence, ses propriétés thématiques et ses codes esthétiques ». En 2014,2015 et 2016 les écrivains camerounais d’expression française ont frappé fort, constatent les auteurs. Ils ont remporté successivement le Grand prix littéraire de l’Afrique Noire décerné par l’Association des Ecrivains de Langue Française (ADELF). Un record jamais atteint dans l’histoire de la littérature camerounaise, notent-ils, malgré que « certains de nos classiques ont gagné de manière sporadique quelques prix. » A ces récompenses de haut niveau, viennent s’ajouter, le Prix Ahmadou Kourouma, obtenu en 2017 par le jeune écrivain Lobé (Confidences), le Prix théâtre-Rfi remporté par Edouard Elvis Bvouma(La poupée barbue, 2017) et le Prix Alain Decaux ravi par Jeanne Liliane Mani Mendouga (Lettres en janvier 2018). Richard Laurent Omgba et Desiré Atangana Kouana indiquent que, de 1961 à 2016, sur 15 grands Prix littéraires d’Afrique noire gagnés par les Camerounais, 9 ont été remportés entre 1989 et 2016, ce qui laisse entendre que cette période est celle de « la revitalisation du rayonnement international de la Littérature Camerounaise ». Ce d’autant plus que cette même époque est marquée par des récompenses plus prestigieuses, notamment le Grand prix du roman de l’Académie française, remporté par Calixte Beyala, pour son titre « Les Honneurs perdus », le Prix Goncourt des Lycées raflé par Leonora Miano pour son roman « Contour du jour qui vient ». A la différence des auteurs classiques, la nouvelle littérature écrite par les auteurs qui n’ont pas connu la colonisation s’inspire sur le plan thématique « du contexte social bouillonnant marqué du sceau de la mondialisation, du multipartisme, de l’ouverture démocratique et porté par une bande d’insoumis qui bien souvent, écrivent hors de leur pays, et jouissent de ce fait, d’une liberté de ton et d’action que ne peuvent se permettre ceux qui écrivent à partir du terroir. » Et sur le plan esthétique, « il s’agit d’une littérature de la rupture et réarmement moral… qui consiste à dénoncer les atavismes des sociétés coloniales et néocoloniales pour revendiquer une identité nouvelle. » Les auteurs contemporains ont donné une nouvelle saveur à la littérature camerounaise d’expression francophone qui a posé ses marques au-delà des frontières.

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