Issa Tchiroma ne se rendra pas à Dakar. Du moins pas ce 31 juillet 2025. « Alors qu’il se rendait à Dakar ce matin,, et après qu’il ait fait ses formalités de police sans anicroches, puis était installé en salle d’embarquement à l’aéroport international de Nsimalen, Issa Tchiroma, candidat à l’élection présidentielle de 2025, s’est vu interdire de sortie du territoire sous le prétexte qu’il n’aurait pas présenté l’autorisation de la présidence de la république», informe Jeanne Nsoga, la secrétaire générale du Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc), dans une note d’information. Issa Tchiroma était en compagnie de sa fille. « Ils étaient en salle d’attente lorsque le chef d’escale, puis le commissaire de l’aéroport, sont venus informer verbalement le ministre qu’il n’a pas l’autorisation de la présidence de sortir du pays», précise la note de la patronne de l’administration du parti d’Issa Tchiroma. Laquelle indique que, « lors de son séjour, il devait s’incliner sur la tombe du président Ahmadou Ahidjo».
Le candidat à l’élection présidentielle et natif de Garoua comme Ahmadou Ahidjo l’ancien président de la République inhumé dans la capitale sénégalaise. Sur la toile, l’information est largement commentée. Beaucoup soupçonnent le sérail de représailles contre un allié qui a démissionné, dans un contexte où la démission est plutôt rare, et alors que se profile dans trois mois l’élection présidentielle à laquelle l’ancien allié gouvernemental a déclaré sa candidature. « Issa Tchiroma a démissionné du gouvernement depuis le 24 juin 2025 et se considère comme un citoyen libre», clame Anne Nsoga. En face, on ne le voit pas ainsi.
Dans un message vidéo diffusé en soirée, Issa Tchiroma indique qu’il allait au Sénégal «[se] recueillir sur la tombe du premier président de la République du Cameroun, S.E Ahmadou Ahidjo (…) Par ce geste, je voulais rendre hommage au père-fondateur de notre nation pour tous les sacrifices qu’ils ont consentis afin que notre pays recouvre sa liberté, sa dignité et son indépendance». Et de dénoncer: « lorsqu’un candidat à l’élection présidentielle est empêché de voyager, c’est tout un peuple qu’on empêche de respirer. C’est la preuve éclatante que le système en place ne veut pas laisser éclater la vérité. Il craint la transition que nous portons« . Non sans assurer que si ses ennemis veulent lui faire peur, il ne cèdera pas.
Quelques jours après sa démission du gouvernement, des documents relatifs aux indemnisations des victimes du crash de l’avion de la Camair survenu le 3 décembre 1995, ont circulé sur les réseaux sociaux. Certains diffuseurs de ces documents laissant croire qu’Issa Tchiroma avait distrait de l’argent dans le cadre de ce dossier. Mais officiellement, la justice n’a jusqu’ici pas inquiété l’homme.