L’émission du nouvel eurobond se précise

Après son passage devant les députés à l’Assemblée nationale, le ministre des Finances a entamé des rencontres en europe en vue de peaufiner l’opération prévue dans les prochains jours.


La prochaine sortie du Cameroun sur le marché des capitaux européens pointe à l’horizon. L’eurobond du Cameroun arrivant à échéance à partir de 2023, le pays se prépare déjà à le rembourser. Pour ce faire, l’alternative choisie est le refinancement de cette dette par l’émission d’un nouvel emprunt sur le même marché. Ce sera sa deuxième sortie sur le marché financier européen, cette fois, avec pour objectif de capter 450 milliards de francs CFA, soit l’équivalent du principal de l’eurobond de 2015. Il était alors de 375 milliards, mais avait été revu à 450 milliards après le changement de devise de l’encours de la dette du dollar en euro.

Prévu pour la fin de ce mois, les préparatifs sont montés d’un cran au ministère des Finances, et ce depuis la signature de l’ordonnance autorisant Louis Paul Motaze à émettre ce prêt de long terme sur le marché des capitaux européens. Dans une récente interview accordée à Cameroon Tribune, le directeur général du budget, Cyrill Edou Alo’o faisait comprendre que l’ordonnance du président de la République avait eu pour effet la mise en confiance des investisseurs, souscripteurs à l’eurobond du Cameroun. Après son passage face aux députés en début de mois, où il a expliqué les enjeux du refinancement de l’Eurobond de 2015 et défendu l’ordonnance du président de la République, le ministre séjournerait depuis quelques jours à Paris, pour peaufiner les détails de l’émission, indiquent des indiscrétions au ministère des Finances. « Ce type d’opération reste confidentielle jusqu’à son aboutissement », précise une source proche du dossier.

En attendant de connaître les résultats de cette sortie, le Cameroun semble être parti sur un bon pied. Selon des données récemment consultées par l’agence Econfin, l’eurobond du Cameroun dénommé « Repcam 9,5 % 19 novembre 2025 », coté sur la Bourse de Dublin en Irlande continue de susciter l’intérêt des investisseurs. « Au 4 mai 2021, chacun des titres qui le composent était demandé à 112 % de leur valeur d’émission, tandis que les investisseurs qui les détiennent ne voulaient les céder que contre une valeur équivalente à 113,2 % de celle de son émission », indique le journal, qui précise par ailleurs que « dans ce contexte, l’obligation qui a débuté avec un taux d’intérêt facial de 9,5 %, un des plus élevés en 2015, offre un rendement de 6,1 % pour tout investisseur qui achèterait le titre aujourd’hui pour le conserver jusqu’au remboursement initial qui est prévu en novembre 2025 ». Des indications qui préfigurent que le Cameroun aura la possibilité d’obtenir ce refinancement à un taux d’intérêt réduit de 4 points par rapport à celui de 2015. C’est d’ailleurs en raison de cette embellie née de l’incertitude des investisseurs dans un contexte de Covid-19, que le gouvernement s’est lancé sur le marché international cette année. C’est ce qu’expliquait en début d’année Sylvester Moh Tangongho, le directeur général du Trésor, de la Coopération financière et monétaire au Minfi, au cours de la conférence annuelle des services du ministère des Finances.

L’équipe en Charge De L’EUROBOND 2021

Pour cette grosse opération, le Cameroun va faire recours aux services de la holding financière internationale JP Morgan et des groupes bancaires Citigroup et Société Générale. Selon des informations publiées par Jeune Afrique, c’est ce trio qui a été retenu au terme d’un appel d’offres. Leur mission consiste à accompagner le Cameroun dans l’arrangement de son opération de mobilisation des 450 milliards sur le marché des capitaux européens. Si la holding JP Morgan et le groupe Bancaire Citigroup sont à leur première expérience avec le Cameroun, Société Générale était déjà de l’aventure en 2015. Co-arrangeur avec la Standard Chartered Bank, ils avaient permis au Cameroun de capter plus de 375 milliards de francs CFA avec un taux de souscription de 98 %. Selon des indiscrétions, les trois banques auraient déjà reçu du ministre des Finances leur lettre de mandat.

Le conseil juridique se fera cette fois par les cabinets White & Case et Chazai & Partners tandis que Rothschild & Co et Matha Capital interviendront en tant que conseillers financiers.

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