Le Gicam crée un observatoire de la concurrence

L’organe qui a pour rôle d’aider à réduire des distorsions de concurrence pour une compétitivité saine vient de livrer ses premiers résultats après trois mois d’existence.

Selon les enquêtes de conjoncture du GICAM pour le 3e trimestre 2022, près de 80% des entreprises identifient les distorsions de concurrence comme un obstacle important au développement de leurs activités. Ces distorsions se manifestent sous diverses formes. La concurrence déloyale ;  le commerce illicite (contrebande, contrefaçon, fraudes),  la violation de la réglementation sur la métrologie légale (ex: pratiques consistant à fausser les poids, prix et mesures) ou encore la spéculation commerciale provoquant des hausses injustifiées des prix.  Pour faire face à ces pratiques, le patronat a  opté pour la mise en place d’un  observatoire du Commerce et de la concurrence (OCC) avec l’appui technique du BIT.

L’OCC  a pour rôle de contribuer à la réduction des distorsions de concurrence pour améliorer la compétitivité des entreprises et l’attractivité de l’espace économique national à travers plusieurs actions :   La veille juridique et économique (recenser, documenter et analyser tous les facteurs et pratiques entraînant des distorsions de concurrence au niveau de l’économie) ;  la formation et  la sensibilisation des entreprises  et le plaidoyer.  L’observatoire pourra notamment collaborer avec d’autres administrations et entités tant publiques que privées. Car, un ensemble d’instruments règlementaire et institutionnel  ont été déjà été mis en place par les pouvoirs publics. Il en est par exemple de la loi N°2015/018 du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun qui identifie un certain nombre de pratiques considérées comme induisant des distorsions de marchés et prévoit un régime de sanctions y afférent.  L’application de cette loi est contrôlée sur le terrain par le ministère du Commerce et ses démembrements ; la Direction Générale des Douanes avec HALCOMI ; l’ANOR; le MINMIDT etc. « Cela étant du domaine public et ne devrait souffrir d’aucune ambiguïté, l’Observatoire reste et doit rester un outil de dialogue, dialogue avec les pouvoirs publics pertinents, dialogue entre les entreprises et dialogue avec l’ensemble des parties prenantes. Il reste aussi un véritable outil de recherche, de formation et d’aide à la décision », souligne Lassina Traore, représentant du BIT.

Les premiers résultats de l’observatoire

Trois mois après sa mise en place effective, l’observatoire du commerce et de la concurrence du Gicam livre ses premiers résultats. Il a notamment conçu un formulaire automatisé de collecte de la dénonciation des pratiques de concurrence déloyale accessible via un lien internet. Il y a aussi une cartographie des  distorsions de concurrence dont sont victimes les entreprises. Cette cartographie révèle que parmi les acteurs économiques qui se plaignent des distorsions de concurrence, 89,5% sont du secteur de commerce, 86,9% du secteur des services aux entreprises, 72,8% des autres services du secteur tertiaire;66,6% des banques et assurances,  55,5% du secteur de transport.

En perspective, l’observatoire entend produire de manière trimestrielle l’indice de distorsions.   Les travaux de l’OCC sont réalisés par deux consultants : André Dumas TSAMBOU, Docteur PhD en économie de l’Université de Yaoundé 2 et FrançoisESSAMA Master en Droit Privé (Université de Ngaoundéré).  Ils ont pour défi de contribuer au renforcement d’un climat de concurrence saine. Car, selon les économistes, le niveau global de compétitivité de l’économie camerounaise a évolué, mais le pays est toujours classé 18ème parmi les économies d’Afrique les moins compétitives.

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