En visite sur le site du lac municipal en mai 2024, Célestine Ketcha Courtès, ministère de l’Habitat et du développement urbain, a instruit la réalisation de travaux complémentaires. Selon les responsables du projet, Ces travaux devaient être financés « par des fonds que le gouvernement essaie d’obtenir auprès d’un bailleur dont l’identité n’a pas été révélée ». Si à l’époque, l’identité de partenaire financier sollicité par le Cameroun était entourée d’un halo de mystère, le projet de budget du ministère de l’Habitat et du développement urbain, présenté au Parlement, révèle qu’il s’agit de la Deutsche Bank.
La banque allemande, précisément sa succursale espagnole, qui avait déjà financé les travaux initiaux à hauteur de près de 13 milliards en 2019, a demandé la signature «d’un nouveau décret d’habilitation » avant d’accorder un financement additionnel d’un peu plus de 4 milliards FCFA sollicité par le Mindhu pour les travaux complémentaires. Le Comité national de la dette publique, saisi pour avis par le Minhdu, a rejeté cette opération de prêt. Le rapport précise que l’instance « a jugé la demande non pertinente, compte tenu du montant dérisoire du financement », en ajoutant que « ce montant, soit 4,06 milliards, pouvait être supporté par les ressources propres du Minhdu.
Ce refus ferme donc la voie à un nouvel emprunt, obligeant le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (MINHDU) à poursuivre les travaux sur ses propres crédits. Pour éviter d’interrompre complètement le chantier, le ministère a commencé à financer la sécurisation du site. Le document transmis aux députés indique que les équipes ont engagé « le ferraillage des poteaux, le coulage du béton de propreté et des semelles isolées, le coulage du mur de sous-bassement y compris les tiges, le coulage de 112 ml de murs de sous-bassement (voile), le scellage de 56 poteaux et tubes de 80 mm en attente de grilles, l’exécution de 271 ml de fouilles et la pose de 22 grilles soit 900 ml ».
Mais sur le terrain, les aménagements déjà réalisés autour du lac n’ont pas encore permis d’ouvrir complètement le site au public. En mai 2024, l’unique restaurant construit sur les berges n’était toujours pas équipé ( une situation qui perdure, ndlr). Le coordonnateur de l’unité opérationnelle du projet, Arnaud Philippe Ndzana, expliquait alors que « le projet du lac tel qu’il a été conçu n’avait pas les équipements du restaurant (tables, chaises et autres). Donc c’est l’acquisition de ces équipements qui est en cours à la Communauté urbaine de Yaoundé et c’est au bout de cette acquisition qu’on devrait pouvoir ouvrir le site pour accueillir les usagers ». Il ajoutait que « s’ils sont importés, ça prendra un peu de temps mais tout va être fait pour que ça se fasse vite ».
Toujours en mai 2024, il indiquait que la ministre de l’Habitat avait demandé de mettre en place une solution temporaire en attendant l’arrivée des équipements définitifs. « Le ministre de l’Habitat et du Développement urbain a souhaité voir une solution intermédiaire mise sur pied même par location de certains équipements pour commencer. Donc nous sommes en train d’explorer cette alternative qui permettrait d’ouvrir dans les meilleurs délais le site sans attendre ce qui pourrait être importé », expliquait-il.
Pour le moment, les travaux visibles autour du Lac municipal restent limités à ceux déjà réalisés. Le projet initial prévoyait pourtant une seconde phase comprenant de nouveaux restaurants, un centre nautique, un aquarium et un hôtel cinq étoiles. Mais en mai 2024, Arnaud Philippe Ndzana reconnaissait que « nous n’avons pas encore de visibilité sur ce sujet ». Il expliquait que l’équipe s’orientait vers « une phase intermédiaire » plus simple à financer, avec « des jeux d’enfants, des pédalos dans le lac, les petites choses comme ça qui peuvent se faire facilement ».







