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L’autoroute Yaoundé-Douala sera bouclée en 2031, 17 ans après son lancement

La construction de l’autoroute entre les deux principales métropoles camerounaises s’étendra finalement jusqu’en 2031, soit 17 ans après le démarrage des premiers travaux. L’abandon du partenariat public-privé au profit d’une maîtrise d’ouvrage publique, les complexités liées aux indemnisations, ainsi que le recours à un financement multilatéral expliquent en partie cet étirement du calendrier

La seconde phase de l’autoroute Yaoundé-Douala ne sera livrée qu’en 2031. C’est ce que révèle le document de programmation budgétaire et économique à moyen terme 2026-2028, publié par le gouvernement camerounais. Cette nouvelle échéance porte à 17 ans la durée totale du chantier, dont la première phase, longue de 60 km, avait été lancée en 2014.

Lors d’une réunion consacrée à l’état d’avancement des projets routiers, tenue le 14 avril 2025, le ministère des Travaux publics (Mintp) a actualisé les contours de ce deuxième tronçon. D’un coût prévisionnel de 1 072 milliards FCFA TTC, il se décline sous la forme de 141 km d’autoroute principale et près de 40 km de bretelles d’interconnexion. Hors taxes, le coût ressort à 899,3 milliards FCFA. Mais ce budget reste susceptible d’évoluer, car il dépend des conclusions d’une étude d’impact environnemental encore en cours.

Le Mintp affirme privilégier un tracé qui limite au maximum les destructions de biens et d’habitations. Cette approche vise à contenir les indemnisations, dont le poids sur le coût total est jugé significatif. Au mois d’avril, seuls 5 km avaient été libérés sur les 32 premiers kilomètres ciblés pour le démarrage effectif des travaux.

Initialement envisagée en partenariat public-privé (PPP), la seconde phase sera finalement réalisée en maîtrise d’ouvrage publique. Cette option signifie que l’État camerounais assurera lui-même la responsabilité de la conduite du projet, du financement jusqu’à la réception, en passant par le choix des prestataires et le suivi technique. Cette approche vise notamment à éviter les blocages et les surcoûts observés lors de la phase I, marquée par quatre avenants et une dérive budgétaire de 284 à 350 milliards FCFA.

Le gouvernement compte s’appuyer sur un schéma de financement multilatéral. Des négociations sont en cours avec Standard Chartered Bank de Londres et l’Exim Bank of China, pour compléter la contribution nationale sur fonds propres. D’après les informations dévoilées lors de la réunion susmentionnée, l’objectif était de conclure les accords de financement relatifs aux 40 premiers kilomètres d’ici août 2025.

Malgré les retards structurels, les ambitions techniques restent élevées. Outre les 141 km de l’axe principal, la seconde phase comprend 30,9 km de bretelles de raccordement, destinées à desservir les agglomérations et zones logistiques situées le long du tracé. Ces infrastructures doivent renforcer l’attractivité économique de l’axe Yaoundé-Douala, le plus fréquenté du pays.

Côté exécution, le maître d’œuvre désigné est China First Highway Engineering Corporation (CFHEC), acteur déjà impliqué dans plusieurs projets routiers au Cameroun. L’étude géotechnique a été confiée à Labogenie, établissement public spécialisé dans l’analyse des sols. Le processus de sélection de l’assistant à maîtrise d’ouvrage est en cours, à travers un appel à manifestation d’intérêt lancé le 17 mars 2025. Les candidatures ont été clôturées le 25 avril.

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