L’Agence de Promotion des Investissements (API) a procédé récemment à Yaoundé à la signature de cinq conventions d’investissement et d’un avenant, portant sur des entreprises opérant dans les secteurs industriel et agro-industriel. Les documents ont été paraphés par le Directeur général par intérim de l’API, Boma Donatus, marquant un nouvel élargissement du portefeuille d’investissements accompagnés par l’agence.
Selon les informations communiquées par l’API, les entreprises concernées sont Capital Ciment, la Société Camerounaise de Purification de Sel (SOCAPURSEL), la Société Africaine de Distribution et de Promotion Industrielle (SADIPIN), la Société Camerounaise de Transformation du Blé (SCTB), Africa Process Company, ainsi que Eco-Green.
Objectifs : emplois, production locale et durabilité
Pour l’API, ces nouveaux accords visent à stimuler la création d’emplois, à renforcer la production locale, à promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement et à accroître la capacité industrielle du pays.
Ils interviennent alors que l’agence étend progressivement l’accès au système camerounais d’incitations à l’investissement.
Un cadre élargi aux entreprises publiques
Cette dynamique suit l’entrée en vigueur de mesures permettant désormais aux entreprises publiques de solliciter une accréditation au régime des incitations.
Le 16 octobre 2025, le Directeur général par intérim a publié une directive précisant les pièces à fournir par les investisseurs souhaitant bénéficier de ces avantages. Cette directive découle d’une Ordonnance du 18 juillet 2025, qui a étendu le régime d’incitations de 2013 aux entreprises publiques.
Désormais, les candidats doivent soumettre cinq copies physiques et une version numérique de leur dossier, comprenant notamment : une lettre de demande timbrée, un certificat d’immatriculation, une étude de faisabilité, un plan de financement, une étude d’impact environnemental et social.
Les projets d’extension doivent également inclure un certificat de non-redevance fiscale, des attestations CNPS et des plans de localisation.
L’API dispose désormais d’un délai maximal de 10 jours pour examiner chaque dossier, contre un délai antérieur pouvant atteindre trois mois.
De nouveaux secteurs désormais éligibles
Le cadre révisé élargit la liste des secteurs pouvant prétendre aux incitations, conformément à la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND30).
Sont désormais éligibles : l’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce, le traitement digital, l’intelligence artificielle, l’industrie automobile.
Une réforme plus vaste en cours
Ces évolutions accompagnent un nouveau projet de loi sur les investissements, actuellement examiné au Parlement.
Présentant le texte le 12 novembre 2025, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, a rappelé que 424 conventions ont été signées entre 2013 et 2025, représentant des engagements de 7 504 milliards FCFA et promettant 168 000 emplois.
Le projet de loi prévoit : un document de référence consolidé, la création de zones de développement prioritaires, une transition des réductions fiscales vers les crédits d’impôt, l’extension de l’éligibilité aux entreprises publiques des secteurs concurrentiels, la mise en place d’un guichet unique de promotion des investissements, ainsi qu’un comité d’audit et de recours.
Selon le gouvernement, cette réforme vise à soutenir la transformation structurelle de l’économie, à stimuler la valeur ajoutée locale et à encourager des investissements alignés sur les priorités nationales.







