La SRC recouvre désormais l’argent détourné

C’est l’une des missions que lui a conféré le président de la république Paul Biya en réorganisant la semaine dernière cette structure spécialisée depuis 30 ans dans le recouvrement des créances bancaires.

Afin d’améliorer le recouvrement des créances bancaires au Cameroun, dont le taux de créances se situe actuellement à 16,5 % contre 5 % autorisé par la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (Cobac), le président de la République a confié de nouvelles missions à la Société de Recouvrement des Créances (SRC) la semaine dernière. Ainsi, dans un décret, le chef de l’Etat implique cette société publique dans le recouvrement des créances dans le cadre de l’Opération Epervier. La Société chargée de recouvrement des créances bancaires depuis sa création en 1989, s’occupera désormais du recouvrement de créances issues de condamnations pécuniaires au profit de l’Etat dans le cadre des actions en justice au niveau national et international. Ceci en synergie avec le ministère de la Justice. « Le nouveau décret confère à la SCR des missions élargies au recouvrement des créances de toutes les administrations publiques, de tous les établissements publics d’une manière générale, des créances de l’Etat et de toutes ses excroissances […] l’autre particularité de ces nouvelles missions est que la SRC sera compétente pour recouvrer les créances issues des condamnations pécuniaires en faveur de l’Etat par le Tribunal Criminel Spécial et d’autres juridictions. De manière pratique, il reviendra à cette structure de recouvrer l’argent détourné par les personnes condamnées dans le cadre de l’Opération Epervier », explique Marie-Rose Messi, directeur général de la SRC dans une interview accordée à nos confrères de Cameroon Tribune.

En outre, la SCR est aussi chargée de recouvrer les créances douteuses, litigeuses ou contentieuses détenues par les administrations publiques, les institutions financières publiques et internationales ainsi que les banques publiques ou privées en restructuration. La société assurera également le recouvrement des créances qui lui sont confiées par les entreprises non financières du secteur public et privé ainsi que les établissements de microfinance. Elle s’occupera également de la liquidation à l’amiable de tous établissements publics de crédit ou financier à elle confiée par la Cobac, les tribunaux ou les cours de justice. « La SRC assure pour le compte de l’Etat, contre rémunération, le recouvrement des créances, la liquidation des établissements financiers, la gestion du patrimoine et l’appui-conseil », stipule l’article 4 du décret de Paul Biya. « L’autre mesure phare est la création de tribunaux de commerce, compétent pour reconnaitre des contentieux bancaires. Tous ces actes du chef de l’Etat ont pour objectif de protéger l’épargne des Camerounais », fait savoir Marie- Rose Messi dans les colonnes de Cameroon Tribune.

 Pour mettre en œuvre ces reformes, le président de la République a doté la société de prérogatives de puissance publique et d’un pouvoir de réquisition et d’investigation et la protection des dirigeants et porteurs de contraintes. C’est dire que la SRC pourra, dans le cadre de ses missions, faire recours à la force publique et accéder aux données, aux immeubles ou propriétés des débiteurs. La SCR revendique à ce jour un recouvrement des créances pour 16 banques d’un montant de 840 milliards de francs CFA et la liquidation de l’ex- SCB.

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