La SABC va investir 90 milliards dans 2 nouvelles usines

Avec déjà 10 usines et 70 % de valeur ajoutée locale sur tous ses produits, la filiale du groupe Castel entend ainsi densifier son parc industriel pour consolider sa place de champion national dans l’agro-industrie.

L e B de Sabc va être changé de ‘’Brasseries’’ en ‘’Boissons’’, afin de devenir la Société Anonyme des Boissons du Cameroun ». L’information confirmée par le top management du groupe Sabc, marque une mutation majeure du groupe, qui a engagé une transformation depuis environ cinq ans. « De moins en moins nous serons des brasseries et de plus en plus nous serons une agro-industrie », indique Emmanuel De Tailly, Directeur Général du groupe depuis 2017. « Nous avons ainsi un plan d’investissement dans notre phase 2, de 90 milliards de F CFA, avec une nouvelle usine en projet dans la région de l’Est et une nouvelle maïserie à l’Ouest. Nous avons aussi l’ambition de poursuivre ne nos acquisitions pour une croissance externe soutenue tant pour Sabc que pour Socaver et CFC. L’ambition est d’accélérer notre intégration verticale, pour élaborer un modèle agro-industriel extrêmement performant et compétitif pour affronter les défis de demain tant en termes de taille que d’autonomie sur la base des circuits courts et de l’économie circulaire », confie M. De Tailly à Défis Actuels. « Nous porterons ainsi la valeur ajoutée locale à plus de 70 %, et pour cela nous souhaitons conclure un pacte de performance avec l’État pour garantir cette vision de long terme et être le partenaire loyal et fidèle du gouvernement dans la mise en œuvre du SND 30 en vue de l’émergence du Cameroun en 2035 », assure-t-il.

PROJET AMBITIEUX

 L’ambition du Groupe Sabc est donc de devenir un acteur clé de l’agro-industrie au Cameroun. Cette ambition a été confortée par les deux enseignements que le Directeur Général du groupe dit avoir tiré de la pandémie du Covid-19, à savoir : la réduction de la dépendance vis à-vis de l’extérieur, et l’accroissement de la solidarité entre acteurs économiques et sociaux. Il s’agit de développer les circuits courts et l’économie circulaire, ainsi qu’une forme de souveraineté nationale avec des champions nationaux sur des produits et filières stratégiques. Le projet Compagnie Fermière Camerounaise (CFC) est la concrétisation de cette ambition qui est directement née d’un engagement pris par le Président Pierre Castel auprès du Chef de l’État Paul Biya en décembre 2019 lors d’une audience au Palais de l’Unité. « Ce projet consiste à apporter la contribution du Groupe SABC à la promotion de la filière agricole pour créer de la valeur ajoutée locale en lien avec les exploitants agricoles et les éleveurs. Tout cela participe au ‘’Made in Cameroun’’ et au développement durable et solidaire de ce pays », explique Emmanuel De Tailly à Defis Actuels. Ainsi, la CFC, filiale à 95 % du Groupe Sabc, a pour objectif la valorisation de la filière maïs au Cameroun au travers d’un sitagro-industriel intégré, alliant agriculture et élevage. Le gritz de maïs produit par CFC est acheté par Sabc, et les sous-produits sont valorisés pour la production de poussins d’un jour et d’œufs à couver, avec alimentation animale et production de farine de maïs alimentaire. En somme la CFC a pour vocation non seulement de développer la production du maïs et d’autres filières agricoles, mais aussi d’autres secteurs tels que la meunerie et l’aviculture. Pour cette dernière, La CFC dispose d’un couvoir capable de produire 90 000 poussins d’un jour par semaine, destinés à l’élevage de poulets de chair par des éleveurs camerounais. « Avec la CFC, le Groupe SABC donne non seulement vie aux paysans qui cultivent le maïs mais également vie aux projets des éleveurs qui souhaitent entrer dans l’aviculture », se réjouit M. De Tailly. « Le projet de la Compagnie Fermière Camerounaise, ajoute-t-il, s’est donc construit autour de 4 métiers sur 3 filières, avec pour objectif de produire localement ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons afin de créer des opportunités d’emplois et de développement durable, circulaire et solidaire ».

VALEUR AJOUTEE  

Avec cette unité moderne de production, le groupe se veut désormais un Champion national dans le domaine de l’agroindustrie, au vu de tout l’investissement réalisé ces 5 dernières années et même depuis des décennies pour assurer la qualité, promouvoir et développer un tissu agro-industriel performant, procurer de l’emploi aux jeunes, assumer sa responsabilité sociétale, et créer de la valeur. Car désormais, 70% de ses matières premières et consommables du groupe SABC sont achetés localement.

Dans ce positionnement, la Sabc dispose d’un parc industriel impressionnant. Le Groupe Sabc dispose désormais de six sites industriels avec 10 usines qui fonctionnent autour du principe du moteur industriel qu’est Sabc (8 usines) et de ses 2 turbos, l’un agricole qu’est la CFC (une usine) et l’autre manufacturier qu’est la Socaver (une usine). C’est un patrimoine industriel et logistique évalué à 2 milliards d’euros (plus de 1.300 milliards Fcfa). Pour la CFC par exemple, l’investissement global s’élève à 25 milliards de Francs CFA. Selon Emmanuel De Tailly pour maintenir à flot un business model de cette importance (10 usines, 42 centres de distribution et 1500 véhicules), il faut réinvestir en moyenne annuelle 35 milliards de Francs CFA, soit la quasi-intégralité de nos résultats. « L’enjeu est en définitive d’accroitre notre compétitivité pour maintenir un niveau de rentabilité suffisant et éviter d’affaiblir ce business modèle», indique le manager. Il s’agit aussi de se préparer aux enjeux de la Zlecaf (Zone de libre échange continenafricaine) avec un grand voisin nigérian qui bénéficie d’une compétitivité plus grande pour diverses raisons telles que la dimension du marché et les économies d’échelle, la fiscalité incitative sur le local, le coût de l’énergie, etc. L’impact socioéconomique de cette forte implantation est significatif (voir l’encadré). Sabc est le premier groupe citoyen (étude Ascomt), l’un des premiers employeurs avec 70 % de valeur ajoutée locale sur tous nos produits depuis l’amont jusqu’à l’aval de notre activité, soit l’équivalent de 210 milliards de F CFA annuel. «Nous sommes finalement, année après année, décennie après décennie, devenus l’un des premiers contributeurs à l’économie du Cameroun, sous tous ses aspects sociaux et culturels – une sorte de champion national avec un ADN vraiment camerounais fait d’une marche en avant continue et nous en sommes très fiers et conscients. Pour bâtir sa souveraineté économique, l’État du Cameroun comme partout ailleurs dans le monde a besoin de construire des champions nationaux par secteur d’activité. Et c’est de cette bienveillance de l’État que le secteur privé, à travers le GICAM et le Groupe Sabc, s’est toujours exprimé à travers plusieurs plaidoyers», plaide Emmanuel De Tailly.

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