Joutes politiques : Atanga Nji relance la guerre avec Kamto

La guerre reprend

« Je tiens à rappeler que le ministre de l’Administration territoriale est chargé du maintien de l’ordre et de la protection des personnes et des biens, de l’encadrement de partis politiques légalisés et des Ong. Aucun écart de comportement ne sera toléré de quelque parti politique que ce soit et de qui que ce soit». Parole de Paul Atanga Nji. Au cours d’une conférence de presse donnée ce soir dans son cabinet. En prélude à la tenue des élections régionales dont le corps électoral a été convoqué quelques heures plus tôt par le président de la République. Le ministre de l’Administration territoriale (Minat) tenait à faire cette mise en garde en direction d’« ennemis » de la république qui projettent selon lui de perturber ce scrutin programmé pour le 6 décembre 2020. En effet, « il nous est revenu que certains responsables de partis en perte de vitesse ont lancé des mots d’ordre irresponsables en posant certains préalables à la tenue de l’élection des conseillers régionaux, faute de quoi ils engageront des actions visant à déstabiliser les institutions républicaines et contre celui qui les incarne», rapporte le Minat. « Evidemment ces menaces ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds», réagit-il.

Paul Atanga Nji se refuse à prononcer un quelconque nom. Dans un contexte où trois partis d’opposition ont exigé la révision du Code électoral avant la tenue des élections régionales : le Cameroon people’s party (Cpp) de Kah Walla, le Social democratic front (Sdf) de Ni John Fru Ndi et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto. Ce dernier ayant en plus menacé d’appeler le peuple à prendre ses responsabilités face à un régime « sourd » aux revendications. Ici, le Minat rassure n’être pas sourd et le fait savoir : « le ministre de l’Administration territoriale en tant qu’agent du gouvernement dans les processus électoraux accompagnera comme d’habitude l’échéance électorale en mettant à la disposition d’Elecam… tous les instruments légaux dans les délais prescrits par la loi en vue d’une élection crédible et transparente», promet-il. Autant qu’un « encadrement sécuritaire optimal pour une l’élection de conseillers régionaux se déroule sur toute l’étendue du territoire de manière sereine », souligne-t-il. Et de brandir le gourdin : « Permettez-moi de rappeler un certain nombre de dispositions légales qui seront activées immédiatement au cas où des politiciens véreux et irresponsables essaieront de poser la moindre action visant à perturber les opérations électorales ». Citant notamment la loi de 2016 sur le Code pénal qui prévoit jusqu’à la condamnation à vie en cas d’atteinte à l’intégrité territoriale ou qui tente de renverser les institutions, la loi de 90 portant régime des manifestations publiques et qui accorde des pouvoirs élargis à l’Administration territoriale pour l’organisation de manifestations publiques.

Le rouleau compresseur du maintien de l’ordre envisagé

La conférence de presse convoquée par Paul Atanga Nji ce soir semble viser prioritairement Maurice Kamto. En témoignent les allusions faites par l’orateur : « Son excellence Paul Biya avait ordonné il y a quelques mois l’arrêt des poursuites judiciaires contre un responsable de parti politique et ses affidés qui avaient gravement la légalité constitutionnelle. En ordonnant l’arrêt des poursuites judiciaires conte ce monsieur, le chef de l’Etat avait donné une chance historique à ce leader politique de se détourner des raccourcis antidémocratiques de venus son sport favoris…» Poursuivant que, « après avoir pris part au scrutin présidentielle responsable de ce parti politique a contre toute attente et au grand dam de ses militants, de ne pas participer au double scrutin municipal et législatif du 9 février 2020». La description identifie Maurice Kamto qui conteste l’élection de Paul Biya depuis le lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre 2020. Pour ce qui est du boycott des municipales 2020 qui offrent les électeurs des régionales, Paul Atanga Nji estime que «ils (Maurice Kamto et les siens) se sont volontairement mis hors du jeu des institutions ». Pour rappeler que, « en démocratie, la légitimité s’acquiert dans les urnes et non à travers les réseaux sociaux». Invitant les promoteurs du boycott électoral à « assumer les conséquences de leur choix suicidaire ». Lui, de sa posture de Minat, « lance une sévère mise en garde aux politiciens sans scrupule en quête d’une hypothétique autorité contre tout agenda visant à perturber l’a tranquillité des Camerounais avant, pendant et après les élections régionales ». En tout cas, « l’arrêt des poursuit judiciaires ne signifie aucunement l’extinction des charges qui avaient motivé la détention préventive des présumés coupables», croit-il enseigner. Garantissant qu’« en cas de récidive, le compteur de ceux qui ont bénéficié de l’arrêt des poursuites sera remis à zéro ». Mieux, « le rouleau compresseur du maintien de l’ordre se mettra immédiatement en branle et sans complaisance». Cela faisait plusieurs mois que le Minat n’avait pas asséné des oups de poings au leader du Mrc. « En tapant sur une ruche d’abeilles, vous savez ce qui vous attend lorsque vous ne pourrez pas fuir », a-t-il philosophé.

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