Insalubrité: Yaoundé noyée dans les ordures

Les déchets ménagers s’empilent dans certains coins de rue de la capitale, mettant en danger les vies des gens qui vivent autour.

Faire de Yaoundé la plus belle ville d’Afrique centrale, c’est l’objectif que s’est fixé Célestine Ketcha Courtes ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (MINDUH), au lendemain de sa nomination, le 4 janvier 2019. Plus d’un an après cette promesse, la capitale camerounaise vit toujours dans l’insalubrité. Ce mardi 17 février 2019, 19 heures 30 minutes, au lieu-dit Efoulan école, le soleil a laissé la place à l’ombre. Malgré la tombée de la nuit, la température n’a pas baissé. Sous cette forte chaleur, les agents de Hysacam, entreprise chargée de l’assainissement public sont venus vider le bac à ordures qui fait face à la façade annexe de l’école. Pelle en main, cache -nez au visage, ils s’activent à ramasser les ordures qui jonchent le sol. Depuis plusieurs mois, Hysacam passe au moins une fois par semaine pour vidanger ce bac et collecter les ordures dans le quartier », informe un habitant du quartier et malgré ces efforts.
Plus loin dans le même quartier, au lieu-dit Efoulan Lac, la situation n’est pas gaie. Sur l’axe principal qui conduit au carrefour Olympique, les ordures versées par les populations ont englouti une bonne partie de la chaussée. Le bac à ordures qui y a été placé est très petit, une fois rempli, les populations versent les ordures à même le sol. Le chef de bloc de ce secteur accuse la société Hysacam de ne pas faire son travail. « Depuis plusieurs semaines Hysacam n’est pas passée par ici, les populations continuent de verser les ordures chaque jour et le tas de déchets ne fait que grignoter la route comme vous pouvez le constater », indique Edoa Ndengue, chef de bloc. « Pour essayer de diminuer ces ordures, nous avons mis du feu la semaine dernière. Malgré la fumée qui s’est répandue dans le quartier, cela a quand même permis de diminuer le tas de déchets ».
La situation est encore plus alarmante dans le quartier voisin. Le carrefour Fontana au quartier Nsam continue d’être une décharge des ordures ménagères. Entre les petits commerces qui s’agglutinent tout autour de ce carrefour, une grande poubelle a été installée. Sur près de 25 mètres à la ronde, cette poubelle impose ses détritus. Rats, mouches, moustiques et mauvaises odeurs s’y dégagent obligeant parfois les commerçants à fuir. « Cette poubelle nous indispose, quand il fait chaud, nous sommes obligés de fuir à cause des odeurs qui deviennent plus fortes », raconte Jeannine vendeuse de banane. Pour elle, « le problème est que cette poubelle n’est pas vidangée en permanence ».
Les conséquences
La mauvaise gestion des ordures constitue un réel danger pour l’homme et l’environnement, note les experts. Sur le plan de la santé, la mauvaise gestion des déchets ménagers est à l’origine du problème de la santé publique, car il constitue le facteur dominant de création de nids de production des vecteurs de menace de la santé comme les moustiques, mouches, cafards, souris etc. Sur le plan environnemental la décomposition des déchets solides sous l’action de l’eau, l’air et de la température provoque des dangers immédiats ou lointains incalculables sur l’environnement de l’homme. Constate Eric Lambert, écologiste et président de l’Association camerounaise de la protection de la nature. Pour lui, la gestion anarchique des ordures ménagères solides entraine le phénomène des « ruisseaux ou marigots, où sont entassées des ordures et provoquent des inondations. En plus des ordures, les boues des latrines enterrées souvent ou déversées dans les environs des concessions s’avèrent plus menaçant ».
Joseph Essama

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.