L’annonce a été faite à l’occasion de la troisième assemblée générale de l’Association des distributeurs des produits Pharmaceutiques en Afrique, tenue à Douala.
Rendre les médicaments disponibles et accessibles à tous. C’est le principal défi de l’Association des distributeurs des Produits pharmaceutiques en Afrique. Cette organisation qui compte plus de 10 pays dont le Cameroun envisage s’appuyer sur les nouvelles technologies pour assurer la distribution des produits pharmaceutiques. Mais, au niveau du Cameroun, les acteurs soulignent la nécessité de renforcer l’industrie pharmaceutique afin qu’il y ait de prime abord une quantité suffisante de médicaments sur le territoire.
Le président du conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Cameroun a indiqué que des démarches sont en cours avec l’appui du gouvernement pour installer des usines dans le pays. « Nous sommes en train de travailler avec le gouvernement afin de pouvoir implanter les industries pharmaceutiques au Cameroun. C’est ce volet-là qui va nous permettre d’avoir réellement une disponibilité assez soutenue des produits sur le marché », fait savoir Franck Nana.
En plus de favoriser la disponibilité des médicaments, l’implantation de ces usines va aussi contribuer à lutter contre les médicaments contrefaits. Pour l’ordre des pharmaciens, la consommation des faux médicaments est d’ailleurs à l’origine du taux élevé de dialyse constaté ces dernières années. Les industries locales de médicaments viendront également réduire le risque de rupture en approvisionnement tel que cela a été vécu pendant la récente pandémie. « Voyez-vous, pendant la Covid-19, chaque pays qui produisait les médicaments, bloquait sa production. Cette pandémie est venue nous démontrer qu’il faut accélérer le processus de disponibilité des produits pharmaceutiques. En tant que pharmaciens, nous avons décidé de nous impliquer, et travailler main dans la main avec les autorités, afin que les industries pharmaceutiques soient une réalité. D’ici un à deux ans, nous aurons déjà, en plus des 7 industries qui sont sur pied, 3 ou 4 industries supplémentaires », explique Franck Nana.
Au Cameroun, la distribution des médicaments et produits parapharmaceutiques pour les pharmacies et les établissements agrées au Cameroun est assurée par Laborex Cameroun. Cet acteur est également présent dans la sous-région, notamment au Tchad et en République centrafricaine. En activité depuis plus de 65 ans, l’entreprise revendique à date, une capacité de stockage annuelle estimée à 5 milliards de cartons de médicaments.
Réaction
Franck Nana, président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Cameroun
« Nous projetons d’atteindre au moins 15% d’autonomie dans les 5 prochaines années »
« Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique au Cameroun ne rapporte pas plus de 6%. Ce qui est un véritable frein. Et nous pensons dans nos stratégies avec les autorités compétentes, pouvoir nous projeter dans les 5 prochaines années, à atteindre au moins 15% d’autonomie. Pour cela, nous avons une série d’activités que nous allons mener. Nous prévoyons d’organiser une grosse activité en juin 2025 pour la production des médicaments à base des plantes, et les médicaments conventionnels. Nous sommes dans la réflexion depuis deux ans, pour réellement impulser cette dynamique et pouvoir faire de la production pharmaceutique au Cameroun, une réalité. La journée d’aujourd’hui saura démontrer la place du distributeur dans la chaîne d’approvisionnement. Aussi bien dans les grandes agglomérations que dans les zones rurales. Ce sera ça le défi. Utiliser les nouvelles technologies pour pouvoir distribuer les produits. Parce que les Camerounais doivent être servis en équité, peu importe la zone où ils se trouvent. »