Gouvernance : Kamto veut faire constater la vacance du pouvoir au Cameroun

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Même s’il reconnaît le pouvoir de fait de son adversaire de la présidentielle 2018, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) fait le constat d’un pouvoir non assumé par celui qui est aux affaires depuis le 6 novembre 1982. «Nous pouvons faire ensemble le constat, à partir de la défaillance de Monsieur Paul Biya dans ce moment de crise grave où, en tant que chef de l’Etat en fonction, sa présence est plus que jamais requise pour conduire personnellement la guerre contre le Covid-19, d’une possible incapacité du président de la République dans les conditions prévues par la Constitution », lance-t-il dans une déclaration rendue publique ce 3 avril 2020. Alors « le peuple camerounais n’a pas d’autre choix que de prendre en main son destin afin de donner une chance à sa survie qui est en cause », met-il en garde.

Sur le sujet du décès de Paul Biya annoncé par un certain Kamwa la panthère, cyberactiviste camerounais basé à l’étranger, Maurice Kamto que d’aucuns voyaient dans la « cabale », renvoie la balle à Paul Biya qui en est habitué selon lui. Feignant ainsi d’être mort, pour venir « narguer le peuple» par une apparition physique, condamne-t-il, en laissant une place au doute. Mais l’opposant renouvèle la menace à l’intention du commandant en chef du navire de guerre camerounais, avec plus d’intensité : «Si, dans les 7 jours suivant la publication de la présente déclaration le président de facto du Cameroun n’avait pas donné une preuve physique de ce que c’est bien lui qui est aux commandes de l’Etat, nous nous trouverions dans l’obligation d’engager les procédures juridiques adéquates pour obtenir le constat, par les instances compétentes, de la vacance présidentielle et ses suites constitutionnelles », promet-il. D’ailleurs « je me réserve le droit d’appeler à de mesures plus radicales», tonne-t-il.

La mort de Paul Biya

Dans un contexte marqué par des attaques venant du camp présidentiel. Jacques Fame Ndongo (secrétaire à la communication du Rdpc), Grégoire Owona (secrétaire général adjoint du Rdpc), Oswald Baboke (directeur adjoint du cabinet civil), pour ne parler que de ces trois, ont servi chacun une riposte pour le moins violente à l’adversaire politique qui donne des insomnies à leur champion depuis deux ans. « Peu importe les critiques et les insultes. Ce qui est sans prix à mes yeux, c’est la vie de chaque Camerounais, du plus grand au plus petit d’entre eux, et notre devenir commun en tant que Nation», clame-t-il. A l’intention des caciques du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) qui lui ont répondu après le premier ultimatum du 27 mars dernier. Pendant ce temps, la rumeur sur la mort du président réélu le 7 octobre 2018 résiste aux démentis du ministre de la Communication, soutenu par des pontes du régime. Paul Biya, 87 ans dont 38 au pouvoir, n’est plus apparu en public depuis bientôt deux mois.

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