La salle du Djeuga Palace a accueilli cette conférence internationale inédite organisée par l’Association des Femmes du Secteur Minier du Cameroun (AFEMIC), présidée par Pascaline Omgba Balhine, également présidente du comité d’organisation de l’événement. Placée sous le thème « Développement minier industriel au Cameroun : la place de la femme », la WIMCC 2025 constitue une étape majeure dans la volonté affichée du gouvernement et des parties prenantes du secteur de renforcer l’implication féminine dans une industrie stratégique en pleine mutation.
Cette volonté d’ouverture s’est exprimée à travers une mobilisation remarquable, marquée notamment par la présence de Dorothée Masélé, représentante du Réseau des femmes du secteur minier d’Afrique, et de Vivian Ken Dem Eh, du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF). Prenant la parole pour lancer officiellement les travaux, le ministre Fuh Calistus Gentry a salué un moment historique : « Cette conférence incarne une étape majeure dans la reconnaissance du rôle fondamental que jouent et que doivent jouer les femmes dans le développement industriel minier de notre pays », a-t-il affirmé, soulignant l’engagement croissant des actrices du secteur.
Il a rappelé que l’exploitation des ressources minérales est l’un des piliers de la transformation structurelle de l’économie camerounaise. Toutefois, cette croissance ne saurait être véritablement durable sans justice sociale. « Notre ambition est claire : faire en sorte que cette dynamique porteuse profite à toutes et à tous, sans discrimination, et que les femmes puissent trouver leur place et renforcer leur participation dans cette chaîne de valeur, de l’exploration à la transformation industrielle », a insisté le ministre.
Le membre du gouvernement a également mis en avant les instruments mis en place pour soutenir cette ambition : la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30), qui accorde une place importante à l’égalité des chances et à la promotion de l’emploi féminin, ainsi que la Loi n°2023/014 portant Code Minier, adoptée récemment, qui consacre des dispositions spécifiques en faveur de l’accès des femmes à la formation, aux financements, aux marchés et aux postes à responsabilité. Autre point d’attention évoqué par Fuh Calistus Gentry : la nécessité de renforcer la sensibilisation des communautés aux innovations en cours dans le secteur. Il a notamment encouragé les femmes à diffuser les informations relatives aux projets miniers prioritaires, citant en exemple le système d’exploitation en vase clos du gravier minéralisé de l’or, une méthode plus respectueuse de l’environnement et des populations riveraines.
Outre les interventions officielles, la matinée a été animée par une performance du Ballet national, une visite des stands d’exposition et un cocktail d’ouverture, moments propices aux échanges et au réseautage. L’après-midi a été consacrée à un panel de haut niveau sur les politiques publiques en faveur de l’inclusion. Intitulé « Quelles réformes pour favoriser l’égalité dans le secteur minier camerounais ? », ce temps fort a permis à plusieurs expertes et cadres du MINMIDT, du Conseil constitutionnel, de la société civile et d’organisations internationales, de formuler des recommandations concrètes.
La Directrice de la Géologie au MINMIDT, Karen Agbor, a ouvert les échanges, suivie entre autres de Clotaire Kouakpe (SIMM/MINMIDT), Agnès Solange Ondigui (ITIF Cameroun), et Madeleine Mballa Ebengue, experte nationale genre et droits humains au PNUD. Sous la modération de la professeure Olomo, les débats ont porté sur l’amélioration du cadre juridique, l’autonomisation économique des femmes artisanes ou entrepreneures minières, et la nécessité d’une meilleure gouvernance sectorielle. En clôturant la journée, le ministre a lancé un appel « Faisons de cette assise un espace d’échanges riches, de propositions pragmatiques et d’actions concrètes », a-t-il déclaré.