Football professionnel : le général Semengue s’inscrit à l’école espagnole

Un accord lie désormais les Ligues du Cameroun et de ce pays d’Europe.

Au cours d’une conférence de presse donnée vendredi dernier, Pierre Semengue, le président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) et Javier Garcia Morente, délégué de la Liga espagnole, ont entretenu la presse sur le partenariat qui lie désormais les deux institutions. Marquant ainsi l’entrée en vigueur d’accords signés le 12 mars dernier à Madrid, pour un contrat de deux ans. Il porte sur l’assistance dans l’organisation d’ateliers et autres exercices visant le développement du football professionnel. En matière de gouvernance d’entreprise, de marketing, d’audit managérial des clubs, de données statistiques des matchs, de droits Tv,… Domaines dans lesquels la Liga jouit d’une expérience avérée, en étant l’organisateur de l’un des meilleurs championnats d’élite de football dans le monde.

«Ce que nous avons, c’est la connaissance, c’est le savoir-faire », indique Javier Garcia Morente, délégué de la Liga au Cameroun. Du coup, le partenaire européen arrive en posture de donneur : « Nous avons besoin d’une assistance technique et La Liga l’a », confirme Pierre Semengue. En nuançant : « Ils ont leur expérience, nous avons la nôtre ; nous connaissons les situations camerounaises », estime le patron de la Lfpc. Mais « lorsque nous aurons un problème, on le leur soumettra, on réfléchira ensemble et on trouvera une solution», avoue-t-il. Le partenaire espagnol se refuse à être le maître qui dictera sa méthode : « Le Cameroun verra dans ce que nous avons et ce que nous proposons, ce qui peut être adapté au Cameroun », déclare le délégué de la Liga.

Toutefois, même si le général président de la Ligue pose un problème de déficit financier de la Ligue et d’infrastructures qui empêchent son institution de décoller depuis sept ans. Or « on ne peut pas prendre les images des aires actuels où se jouent nos championnats. Il faut un stade avec du public. S’il n’y a pas de public, s’il n’y a pas de stade on ne peut pas vendre », insiste Pierre Semengue. Alors «il nous faut de l’argent pour faire des infrastructures et réaliser un certain nombre de choses pour promouvoir la ligue actuelle». Mais pas question de tendre la main au nouveau partenaire.

Le Cameroun est un pays stratégique

Quoi qu’il en soit, « le Cameroun est un pays stratégique », confie le partenaire espagnol. Le pays faisant partie des 43 à travers le monde, où la Liga a expatrié son expertise en matière d’organisation et de développement de championnats professionnels. C’est que, «culturellement, l’Espagne et le Cameroun sont très similaires. Au Cameroun comme en Espagne, le football est comme une religion. La société a placé le football en premier lieu dans les deux pays ». Mais la Liga n’est pas que bienfaitrice. « La Liga est à la recherche de visibilité. Et elle a une base de grands fans ici, à cause de grands joueurs qui ont joué chez nous, comme Samuel Eto’o, Gérémie Njitap, Carlos Kameni. La Liga cherche à se rapprocher de ces fans. Nous voulons partager notre expérience avec eux, parler leur langue », reconnaît Javier Garcia Morente. « Nous devons remettre à la société ce qu’elle nous a offert. En plus il y a une réserve de talents riche», confie Javier Garcia Morente, délégué de la Liga au Cameroun. Idris Carlos Kameni assistait aux échanges.

Créée en 2011, la Lfpc peine à décoller sept ans après. Au-delà des querelles de préséance avec la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), la structure que le général à la retraite a gérée dans sa phase transitoire avant d’être élu en 2015, continue de vivre sous perfusions du gouvernement et de la fédération. Ajouté à cela d’énormes difficultés financières et techniques de gestion des championnats.

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