L’Assemblée nationale a à peine reçu le projet de loi relatif à la révision de la loi sportive du Cameroun, que surgissent des dénonciations. En première ligne, le football avec Abdouraman Hamadou. Le président d’Etoile filante de Garoua y voit une « suzeraineté de la Fifa sur un vassal ». L’éternel opposant aux exécutifs de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) depuis 2013, est convaincu que « c’est le football qui est visé ».Mieux, qu’« il y a un plan de la Fifa pour imposer un exécutif à la Fécafoot »,alors que « le gouvernement veut embrigader le football». Lui qui déclare sur son mur facebook que ce projet de loi « a été envoyé à la Fifa pour correction » avant d‘être transmis aux députés. L’annulation de l’assemblée générale extraordinaire du 23 juin 2018 « décidée » par la Fédération internationale de football association (Fifa) ayant été motivée par l’éventualité d’une modification de la loi du Cameroun. Alors même que la session qui court vers sa fin, n’avait pas encore reçu ledit projet de loi.

« Le ministre devient ainsi un justicier »

Au-delà des soupçons, les contestataires brandissent des arguments qui battent en brèche les bonnes intentions du ministre des sports. « Tout est mis en jeu pour écarter la CCA des litiges électoraux »,fait observer Abdouraman Hamadou. Sinon « comment expliquer que l’on impose la conciliation à deux parties en conflit ?» s’interroge Akoué Epié Domingo, le président de Jeunesse Star de Yaoundé et partisan d’Abdouraman. Le projet de loi prévoyant la création auprès du ministre d’une Commission de Conciliation et d’arbitrage du sport (Comcas) à saisir en dernier ressort au plan national, après épuisement de voies de recours internes aux fédérations. Et ses décisions « ne sont susceptibles de recours que devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) en Suisse » ; alors que « le recours devant le TAS n’est pas suspensif ». Plus grave, « pour être exécutoire au plan national, les sentences définitives et irrévocables rendues par la Comcas ou le TAS doivent être revêtues de la formule exécutoire et ne pas être contraires à l’ordre public, conformément à la règlementation en vigueur », rapporte pour le dénoncer, Akoué Domingo. Aussi, « après une mise en demeure adressée à l’instance faîtière fédérale, auteur de l’acte litigieux, le Ministre chargé des sports peut déférer devant la juridiction administrative toute décision d’une fédération sportive qu’il estime contraire à la loi », prévoit l’article 105.

De quoi énerver Abdouraman Hamadou : « Le ministre devient ainsi un justicier », commente-t-il. « Ce projet ne peut pas être adoptée en l’état, si nos députés se soucient des sportifs camerounais », croit-il. Mais l’homme qui aligne des victoires judiciaires depuis cinq ans, contre la Fécafoot et la Fifa, maintient le pied sur l’accélérateur. « Tant qu’ils ne jouent pas franc jeu, ils ne connaîtront pas la paix », promet-il. Se disant déterminé à en finir avec les fossoyeurs du football camerounais qu’il voit tapis un peu partout, tant à Tsinga qu’au sein du gouvernement et même à la Fifa.

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