Finance. Des sanctions de la Cobac créent la panique

Du fait de diverses incompréhensions, de nombreux clients sont inquiets et envisagent de retirer leurs avoirs dans les établissements visés par des sanctions du régulateur vis-à vis de certains responsables de banques et micro finances.

« Il est plus que urgent de transférer nos fonds dans une banque », écrit le commissaire aux comptes d’une association aux autres membres via Whatsap. Sieur Ngalieu vient de découvrir  le nom de la micro finance dans laquelle sont logés leurs épargnes sur la liste de la dizaine d’établissements concernés par des sanctions de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac) contre leurs dirigeants. Le monsieur comme d’autres clients des structures visées  voient derrière les sanctions du régulateur, un risque pour leurs dépôts. «  Que notre compte soit vidé et cet argent déposé sur le compte de la présidente en attendant, et faire un PV pour l’opération », propose une adhérente d’une association de  jeunes femmes après avoir elle aussi partagé la coupure du quotidien Cameroon Tribune dans lequel a été publié le communiqué de la Cobac.

L’inquiétude gagne plusieurs clients des établissements de micro finance et des banques visées. Pour eux, un avertissement ou un blâme du régulateur contre un dirigeant d’une banque ou d’une micro finance est le signe que quelque chose cloche. « On a déjà vu plusieurs micro finances fermées du jour au lendemain. Un communiqué comme celui-là fait peur. Il doit nous alerter que ces gens ne sont pas en règle quelque part. Mieux vaut prendre des dispositions avant d’être surpris. », nous lâche Marie Noel Mbiappa qui a son épargne dans un établissement de la place.

Le cas CCA et Banque Atlantique

Plusieurs interprétations sont en effet nées du communiqué rendu public par la Cobac au sujet des sanctions prononcées contre les responsables de 12 banques et micro finances de la sous région dont 10  exerçant au Cameroun. La Banque Atlantique figurant sur cette liste est depuis sa publication présentée comme une structure impliquée dans le blanchiment d’argent. En effet, la note de la Cobac fait savoir que des dirigeants  de cette banque ont été sanctionnés pour non-respect de certains codes. Par exemple, la réglementation de change, ou des textes relatifs à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La banque a  tout de suite commis un communiqué pour se défendre et rassurer sa clientèle, en indiquant qu’elle « n’est associée et ne s’associera jamais ni de près ni de loin  à des faits constitutifs  de blanchiment de capitaux  et encore moins à du financement du terrorisme ». 

Des clients du Crédit Communautaire d’Afrique (CCA) sont aussi gagnés par l’anxiété du fait que la Cobac ait collé un blâme à cette banque et à ses dirigeants sociaux pour « défaut d’autorisation préalable ». Ces clients croient comprendre que la structure exerce dans l’illégalité. Mais une source interne, confirme que l’entreprise dispose bel et bien d’une  autorisation. Celle-ci conférée par l’arrêté N° 000405 MINFI DU 30 MAI 2018. Cette source fait également savoir que la sanction  de la Cobac concerne plutôt une opération résiduelle d’augmentation de son capital pour passer de 13,75 milliards à 15 milliards de Francs CFA. Une opération pour laquelle, ses dirigeants avaient obtenu une autorisation de la Cobac  mais qui avait jugé ce document caduque au moment de son effectivité.  Des documents qui, selon elle, ont déjà été transmis pour régularisation à la Cobac depuis l’AG du 30 juin 2021 et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur sa conformité.

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