Fécafoot : quand la conciliation bégaie

Les deux audiences devant la chambre de conciliation et d’arbitrage ont laissé plus de questions que de réponses.

Bien malin qui peut prédire la décision de la collégialité des juges désignée pour départager le camp Albert Mbida d’une part et Seidou Mbombo Njoya d’autre part. L’affaire se joue globalement entre trois personnalités : le colonel Kalkaba Malboum, président du Comité national olympique, le Pr Bipoun Woum, président de la Chambre de conciliation et d’arbitrage dudit comité et sur tout Alexandre Anaba, le président de la collégialité des juges en charge spécifiquement du dossier.

La première question qui se pose est celle de savoir pour quelle raison un dossier déjà connu par le Tribunal arbitral du Sport a besoin de trois audiences pour arriver à une décision ? En guise de rappel, l’affaire a été portée devant la Chambre de conciliation et d’arbitrage par M. Mbida qui s’étonne que son adversaire refuse d’appliquer la sentence du TAS du 15 janvier 2021 pourtant assortie d’une formule exécutoire. Est-il possible que l’instance nationale d’arbitrage en matière sportive aille à l’encontre de l’instance faîtière au niveau mondial ? La vraie inconnue serait de savoir ce qui adviendrait si une telle éventualité devait se matérialiser. Au regard des atermoiements autour du dossier de la Fécafoot depuis une décennie, il n’est pas superflu de s’interroger également sur la possible instrumentalisation politique de l’arbitrage. Peut-on imaginer que les arbitres soient en posture de rendre une décision sans interférence ? Encore qu’il faudrait savoir d’où proviendrait une telle interférence et au bénéfice de quelle partie. Il est loisible de rappeler que la justice camerounaise a rendu exécutoire (exequatur) la décision du Tas. Mais à la vérité, le Cameroun peut-il se payer le luxe de changer complètement l’équipe exécutive à la tête de la fédération de football quelques mois seulement avant l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations prévue dans le pays dès janvier 2022 ? L’équipe Albert Mbida pense que c’est nécessaire tandis que leurs adversaires plaident pour la continuité gage de stabilité.

Dans un pays autre que le Cameroun, les pressions, dans un sens ou dans l’autre, qui s’exercent sur les arbitres en rapport avec ce dossier pourraient conduire à des démissions avant que la décision ne soit donnée. La conséquence directe d’un tel scénario serait alors le blocage de toute avancée. L’équipe qui tient actuellement les rênes serait dans ce cas, principale bénéficiaire du statut quo.

Par Omb Njéé

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