Fecafoot : le vrai faux débat de la nationalité

La Commission électorale de l’instance faîtière du football écarte tous les binationaux du processus. Une condition aux allures politiques qui viserait certains anciens joueurs.


« Quiconque veut être candidat ne doit pas avoir une nationalité étrangère ». La condition fixée par la Commission électorale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) n’a rien d’anodine. C’est en effet la première fois dans l’histoire des élections à la Fécafoot que cette instance convoque cet argument. Une condition « purement politique » selon une partie de l’opinion qui pense qu’elle vise à écarter certains anciens joueurs du processus électoral. Notamment… Samuel Eto’o, titulaire d’un passeport espagnol à l’époque où il évoluait en Liga, sous le maillot du FC Barcelone.
Seulement, nombre d’experts estiment que la condition liée à la double nationalité n’a pas lieu d’être. C’est un faux débat. Dans le monde du sport en effet, il existe deux sortes de nationalité : la nationalité administrative ou légale et la nationalité sportive. La première est le statut liant une personne à un Etat souverain, fondé sur la filiation, la naissance ou la résidence, et conférant un ensemble de droits et devoirs. La seconde nationalité elle, permet de définir la possibilité de participer à une compétition sous les couleurs d’une nation ou d’un club. Le Tribunal Arbitral du Sport précise d’ailleurs que la nationalité légale a trait au statut personnel découlant de la citoyenneté d’un ou plusieurs Etats, tandis que la nationalité sportive est un concept uniquement sportif, définissant les règles de qualification des joueurs en vue de leur participation à des compétitions précises. « Il s’agit de deux ordres juridiques différents, l’un de droit public, l’autre de droit privé, qui ne se recoupent pas et n’entrent pas en conflit », indique la plus haute juridiction du sport dans le monde. En d’autres termes, « la nationalité sportive ne saurait être prise en compte dans le cadre des futures élections à la Fécafoot », tranche Patrick M., expert en droit du sport. « Des quotas d’étrangers sont en effet instaurés dans plusieurs championnats européens, explique-t-il. Du coup, pour les contourner afin de composer des équipes plus compétitives, des naturalisations sont proposées à certains joueurs étrangers. C’est dans le cadre de cette opération que des joueurs africains par exemple, se retrouvent avec un passeport bordeaux. C’est une mesure purement sportive qui n’a rien à voir avec la renonciation de sa nationalité originelle ».

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