Fécafoot : La chasse aux sorcières se poursuit*

Pauline Thérèse Manguelè n’est plus la secrétaire générale de la Ligue de football féminin du Cameroun (LFFC). Ainsi en a décidé Samuel Eto’o. Dans une note signée le 14 avril 2022, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) remanie à l’administration de la Ligue décentralisée dédiée au football féminin. Si le nouveau patron du football camerounais maintient Céline Eko encore première vice-présidente, malgré qu’elle viole les statuts de la Fécafoot sur l’incompatibilité entre un poste au sein du Comité exécutif et la présidence d’une Ligue spécialisée, Pauline Manguele est virée. La secrétaire générale dont les relations ne sont pas amicales avec la présidente de la Lffc, cède la place à Sidonie Guemche Tagne, une dame qui connaît assez bien le monde du football féminin. Avec comme vice-présidente, Sarah Kwemo, et comme membres l’ancienne Lionne indomptable Régine Mvoue, Obenafor Obenson et Zakyatou Boubakary.

La note est signée deux jours avant le coup d’envoi de la 2ème édition du Championnat professionnel de football féminin que cette dernière a organisée et dressé les combinaisons et le calendrier. L’ex secrétaire générale de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) avait été nommée l’année dernière dans la mouvance de la guerre entre la défunte Ligue que dirigeait le général Pierre Semengue, et la Fédération. Avec l’arrivée de Samuel Eto’o à la Fécafoot, la mort de la Ligue a été confirmée, et son président ramené au siège de la Fécafoot pour gérer le Conseil technique du football professionnel du Cameroun (CTFP) ; où l’homme a retrouvé son ancienne secrétaire générale avec laquelle les relations n’étaient plus cordiales. Il devenait difficile de faire vivre la SG/LFFC et ses deux « ennemis ». Le choix a été vite fait. Samuel Eto’o a préféré se séparer de la pionnière du football féminin professionnel plutôt que de régulariser la situation de cumul de sa première vice-présidente.

Parait Siki, Albert Ayomba, Abdouraman,…

Avant Pauline Manguele, deux autres hauts cadres de la Fécafoot avaient fait les frais de leur appartenance à l’ancien régime : Parfait Siki et Albert Ayomba. Le premier, jadis chef du département communication, a eu le malheur d’avoir été désigné pour assurer l’intérim du secrétaire général limogé pour des fautes commises dans l’exercice de ses fonctions. Didier Banlock qui avait été proposé par Samuel Eto’o du temps où l’ancien capitaine des Lions indomptables parrainait encore Séidou Mbombo Njoya pour la présidence de la Fécafoot. Et on le voit, Samuel Eto’o qui s’est entre temps gâté avec son ex filleul, n’a pas attendu d’être élu contre ce dernier, pour rappeler son poulain qui l’accompagnait dans ses pérégrinations à travers le pays, avant l’élection. Et une fois élu, l’homme a tôt fait de nommer à nouveau Didier Banlock au même poste, en limogeant Parfait Siki. De même, Albert Ayomba paie le prix de sa loyauté à l’ancien filleul de Samuel Eto’o. Celui qui était chef du département juridique de la Fécafoot, a été limogé après l’installation du nouveau maître de Tsinga.

En bonus, Guibaï Gatama. Le journaliste qui a rallié la cause de celui qui apparaissait comme l’hirondelle annonçant le printemps du football camerounais, a connu le crime de lèse-majesté de dénoncer les nominations unilatérales du nouveau président qui, selon lui, ne consultait pas le Comité exécutif avant de nommer aux postes de cadres. Le délégué de l’Extrême nord qui par ailleurs dénonçait que le septentrion soit lésé dans les premières nominations du nouveau maître de Tsinga, a été frappé de suspension provisoire, après avoir été menacé par celui qui lui faisait savoir qu’il a « le bras long de jour comme de nuit ».

Entre temps, plusieurs actes de nominations sont restés secrets. Le public ne constatant que de nouvelles personnes sur le terrain des activités. Tout cela en quatre mois de gestion du football camerounais. Entre temps, la paix annoncée par le candidat victorieux de l’élection du 11 décembre 2021, n’a pas abouti. Nkou Mvondo, Maboang Kessack, Babaraye Saïdou, et une frange des membres de l’Assemblée générale de 2009 ont rallié le camp victorieux, abandonnant les procédures et sentences remportées devant les juridictions. L’opposant le plus radical, Abdouraman Hamadou, et d’autres membres de l’AG 2009, sont restés devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), et tiennent à faire annuler l’élection de l’ancien capitaine des Lions indomptables qui, après avoir initié le rapprochement avec le président d’Etoile filante de Garoua, a abandonné pour conclure les accords avec Faustin Mbida et compagnie.
Lindovi Ndjio (La Nouvelle Expression)

*Article publié dans La Nouvelle Expression, édition du 22 avril 2022

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