Avant l’ouverture officielle, la CNPB a convié la presse nationale à un Petit déjeuner de Presse le 12 novembre au Centre Care & Hope de Nkoulou, son siège à Yaoundé. Cette rencontre visait à présenter les articulations du programme et rappeler la mission du mouvement : rassembler les croyants, toutes confessions confondues, pour prier pour la nation et ses dirigeants, hors de tout cadre ecclésial ou partisan.
Dans son allocution, le président de la CNPB, le Révérend Dr. Jean Libom Li Likeng, a situé la démarche dans une perspective spirituelle globale : « Le développement est d’abord spirituel avant de se manifester dans les autres domaines de la vie nationale. » Pour l’homme de Dieu, la multiplication des crises — économiques, sociales et politiques — traduit une perte de repères et une fragilisation morale qui appellent à une restauration du lien intérieur.
Les sujets de prière à présenter devant Dieu
Sur le plan social, le pasteur a évoqué une société fracturée par la méfiance et le repli identitaire : accusations de corruption, violations des droits humains, sentiment d’injustice, violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et persistance des attaques attribuées à Boko Haram. À cela s’ajoute, selon lui, un « délabrement moral en milieu jeune » marqué par la criminalité, la consommation de drogues et la propagation de discours haineux.
Sur le plan économique, la croissance reste vulnérable. L’inflation, la hausse du coût de la vie et la montée du chômage minent le pouvoir d’achat et l’espérance sociale. Quant au champ politique, il demeure, selon ses mots, « fragilisé par les séquelles du processus électoral et la faiblesse du dialogue démocratique. » Cette accumulation de crises entretient un climat d’inquiétude généralisée, où de nombreux Camerounais doutent de leur avenir collectif.
La prière, voie de reconstruction
Pour la CNPB, la prière représente une voie de reconstruction. « Notre espérance est fondée sur la promesse divine que la paix véritable passe par une réconciliation vitale, » a déclaré le pasteur Libom Li Likeng, citant les Évangiles selon Ésaïe (32:17-20) et Jean (10:10). Ces textes bibliques, interprétés dans une lecture socio-théologique, présentent la paix comme le fruit de la justice et la prospérité comme une conséquence de la réconciliation nationale.
Cette orientation spirituelle se traduira, durant la semaine, par plusieurs temps forts. Le 15 novembre, une Marche de prière pour le Cameroun rassemblera, selon les estimations du promoteur, près d’un millier de participants à Yaoundé, sur un itinéraire symbolique reliant le Monument de la Réunification au Boulevard du 20 mai. Les 17 et 18 novembre, un Séminaire des leaders réunira une trentaine de responsables chrétiens au Centre Care & Hope pour réfléchir sur le leadership éthique et la responsabilité sociale.
Le 19 novembre, une Prière pour les Élus aura lieu au Cercle municipal de Yaoundé, en présence d’une centaine de parlementaires et d’élus locaux. Enfin, la Matinée Nationale de Prière pour le Cameroun, prévue le 20 novembre à l’Hôtel Hilton, réunira environ 300 personnalités du gouvernement, du Parlement, du monde universitaire, des affaires et de la société civile.
Instaurer une culture de la prière nationale
Dans un pays où les clivages politiques et communautaires demeurent profonds, la CNPB présente cette initiative comme un espace de dialogue spirituel, complémentaire aux institutions publiques. Le mouvement, né sur le modèle du National Prayer Breakfast américain, veut instaurer une culture de la prière nationale, non comme un substitut au débat politique, mais comme un terrain neutre de fraternité et d’écoute mutuelle.
En plaçant cette 16ᵉ édition sous le signe de l’espérance debout, les initiateurs espèrent insuffler une dynamique de foi active — non pas une résignation, mais une confiance collective en la possibilité d’un redressement. Pour le Révérend Libom Li Likeng, la réconciliation nationale ne se décrète pas par les textes, elle se cultive dans les consciences.
Ainsi, entre foi et responsabilité citoyenne, la CNPB appelle les Camerounais à redécouvrir la prière comme un acte de cohésion nationale, face à un avenir incertain mais encore ouvert à la paix et à la prospérité.







