Emeutes de Kondengui : Mamadou Mota, Mancho Bibixi et autres paient les pots cassés

Le bilan des opérations du bras de fer d’hier à la prison centrale de Yaoundé.

Le premier vice-présdent du Mrc embarqué manu militari pour une destination inconnue

Au lendemain des émeutes de la prison centrale de Kondengui, Jean Claude Tsila, le préfet du Mfoundi, a tenu une réunion de sécurité sur les lieux de l’incident d’hier, et a fait le bilan des émeutes. Pour le patron du département siège des institutions, « il est tôt de faire une évaluation précise de la situation». Toujours est-il qu’il n’y a eu ni perte en vies humaines, ni évasion. Mais il est clair, selon des sources concordantes, notamment David Eboutou, ex prisonnier, réputé être très introduit dans ce pénitencier, et grâce aux témoignages photos, que Kondengui a subi des dégâts : des cellules Vip mises à sac, les grilles séparant les différents quartiers complètement détruites, la bibliothèque complètement consumée, l’infirmerie n’a pas échappé à la fureur des flammes. La salle informatique saccagée, la salle de couture et autres apprentissages détruite, le bureau du Chef de bureau de la discipline en lambeaux, le bureau des intendants saccagé.

Toujours est-il que l’on n’a pas enregistré de pertes en vies humaines, les prisonniers de luxe ont échappé de justesse. « Du fait des actes d’agression perpétrés par lesdits insurgés, deux détenus ont été blessés dans leurs quartiers pénitentiaires. Ils sont immédiatement été pris en charge dans un établissement hospitalier de la ville de Yaoundé’ », mentionne René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication (Mincom) dans un communiqué qu’il a rendu public en fin d’après-midi. A en croire David Eboutou, ex détenu, très introduit dans ce milieu carcéral, que Radio Equinoxe a joint ce matin, il s’agit de l’ancien Premier ministre Inoni Ephraïm et d’Urbain Olanguena Awono, ancien ministre de la Santé publique. Et directeur général de la Société de développement du coton (Sodecoton). Les autres prisonniers de luex n’ayant échappé que grâce à la force conjuguée de certains prisonniers pourtant dits dangereux et des forces de maintien de l’ordre. Selon David Eboutou, seuls Gervais Mendo Ze, ancien directeur général de la Crtv, et l’ancien secrétaire général de la Présidence de la république Jean Marie Atangana Mebara n’ont pas souffert car jouissant d’une bonne image auprès des détenus. Mais il s’avère que dans l’ensemble, les cellules Vip ont été saccagées, et des biens matériels et de l’argent emportés.

Dans le communiqué du Mincom, on apprend que « cent soixante-dix-sept détenus repérés parmi les meneurs ont été interpellés, et sont à l’heure actuelle en exploitation dans les services de la police et de la gendarmerie». Sans donner plus de détails. Mamadou Mota, le premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), un autre cadre du parti de Maurice Kamto, des leaders de la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest tels que Mancho Bibixy, Conrad Tsi, Terence Penn et Felix Ngalim, devraient en faire partie. Eux qui ont été extraits tôt le matin, pour une destination inconnue.

Le Mrc paie le prix de la sympathie des manifestants originels qui, après avoir ovationné Mamadou Mota qui a pris la parole pour accompagner le mouvement hier, a laissé des manifestants scander le nom de son président national: »Kamto président! Kamto président!« . Les autorités y voient la main noire du candidat arrivé en seconde position de l’élection du 7 octobre 2018, mais qui s’est déclaré vainqueur, derrière la radicalisation du mouvement.

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