Après un mouvement d’humeur en 2020 puis en mai 2022, l’association des entreprises du secteur de l’électricité est de nouveau en colère ce mois de novembre pour des rapports devenus tendus avec le concessionnaire Eneo.
Il y a quelques jours, l’Association des entreprises de l’électricité et d’eau du Cameroun (Asselec) annonçait un arrêt d’activités à compter du 18 novembre courant. L’on apprend que c’est une partie des entreprises membres de cette association qui sont concernés par ce mouvement d’humeur. Ce énième mouvement serait dû à des désaccords entre l’association et l’entreprise Eneo, au sujet de la tarification de l’exécution des branchements.
Eneo a procédé il y a peu à la modification de l’approche de tarification, considérant que les l’ancienne politique était désavantageuse pour l’entreprise, les agents des sous-traitants et les clients. Car, les mêmes montants étaient appliqués autant pour des simples opérations d’abonnement des clients (pose de compteurs) que pour des opérations plus complexes impliquant par exemple plus de matériels (compteurs, câbles, poteaux) ou plus de main d’œuvre. Et celle-ci n’était pas parfois bien prise en charge. Ce qui engendrait certaines pratiques non conformes sur le terrain, notamment la fraude. Ne parvenant pas à trouver un accord avec l’association, Eneo a lancé un avis d’appel d’offres qui aura permis de sélectionner une dizaine d’entreprises qui devaient présenter les garanties de meilleurs tarifs par type de prestations, et des conditions de travail pour les agents. Les autres sont courroucées.
La nouvelle approche prise par Eneo et qui devrait entrer en application dès 2023 serait basée sur la prise en charge des agents. L’entreprise poursuit ainsi une démarche qu’elle a présentée l’année dernière comme relevant d’une politique de professionnalisation des opérations commerciales assurées par ses partenaires. C’était déjà le cas dès 2021 pour les activités de relève, de distribution de factures et des recouvrements. « La démarche de professionnalisation des entreprises sous-traitantes est l’une des nombreuses réformes recommandées par les Etats généraux des activités commerciales d’Eneo tenus fin 2020 » avaient indiqué les responsables d’Eneo. Parmi les points clés de cette réforme, il y a notamment l’exigence pour tout partenaire de sous-traitance de respecter certaines conditions de gestion de son personnel. Par exemple l’affiliation à la Cnps, la couverture en assurance santé, conditions identiques de congé payé que ceux des agents Eneo. Cette démarche était justifiée par l’entreprise comme un moyen de satisfaction du client. Car, la mauvaise qualité de service décriée par les usagers, d’après Eneo dépend en général des mauvais comportements affichés par les agents des partenaires sous-traitants. Tandis que ces derniers agissent compte tenu de leurs conditions de travail.
Désormais, en plus des impayés de 5 milliards de FCFA accumulés depuis 2015, l’Asselec accuse le distributeur national de l’électricité de fixer unilatéralement et de réduire les prix de prestations. Les consultations sont en cours avec les parties prenantes dont le gouvernement.