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Electricité: le plan du gouvernement après la reprise d’Eneo

Restructurer la société de distribution d’électricité d’ici février 2026, mettre en place un mécanisme efficace de recouvrement des factures d’électricité des entités publiques, une politique tarifaire d’ici fin 2026…sont entre autres actions prioritaires fixées par l’Etat du Cameroun.

Déjà actionnaire au sein d’Eneo, la part de l’Etat du Cameroun dans le capital de l’énergéticien passe à 95% avec le rachat des 51% du fonds britannique Actis.  Dans son compact énergétique, vision stratégique de l’Etat en matière d’énergie à l’horizon 2030, le gouvernement dresse un plan clair de sa reprise en main de la société de distribution d’électricité et de la transformation qu’il en fera. Ceci afin d’une part de rétablir l’équilibre financier dans le secteur et d’autre part, favoriser l’accès à l’électricité au plus grand nombre.

D’après les projections du gouvernement, le processus de rachat des actions d’Actis dans la société Eneo devrait être finalisé d’ici la fin de cette année. 2025. La première démarche forte envisagée est d’élaborer un diagnostic assorti d’un plan de redressement de la société de distribution d’électricité. Il est ensuite question de la restructurer la dette avec une échéance fixée à fin 2026. Une équation pas des plus aisées. Car, les dirigeants actuels de l’entreprise n’ont pu engager les banques locales dans leur tentative de restructuration de la dette d’Eneo avant la cession des parts d’Actis. Les acteurs financiers n’ont pas osé se lancer sans perspective claire sur l’avenir de la société.  A fin 2024, la dette totale d’Eneo était estimée autour de 800 milliards de FCFA dont 500 milliards envers ses fournisseurs pour à peine 80 milliards de créances.

Revoir les tarifs d’électricité  maîtriser les coûts

Selon plusieurs experts, notamment Cyrile Tetougueni, les prix de l’électricité pour les consommateurs moyens et basse tension demeurent 18,2 % en dessous du coût de production. Cette sous‑tarification motivée par des raisons sociales, génère un déficit structurel, commente-t-il.  Dans son plan d’action, l’Etat compte mettre en place une politique tarifaire d’ici fin 2026. L’objectif décliné est de maîtriser les coûts et « rentabiliser les investissements des opérateurs dans les zones isolées ». Il compte aussi créer un mécanisme efficace de recouvrement des factures d’électricité des entités publiques d’ici 2026.  Une stratégie reposant essentiellement sur les clients publics (administrations, entreprises d’État, municipalités) qui accumulent des arriérés. Il sera notamment question d’élaborer un texte règlementaire contraignant définissant les modalités de paiements des factures d’électricité de l’Etat central; catégoriser les entités publiques (prioritaires qui ne peuvent pas subir de coupures et non prioritaires), définir les mécanismes de maitrise de l’énergie dans les bâtiments publics et structures publiques. Le document prévoit également d’introduire dans le fichier de payement des salaires du mois  des entités publiques, les factures d’électricité du mois n-1 ; prendre en compte dans leurs budgets les arriérés de consommation d’électricité.

 Toujours dans l’optique de garantir l’équilibre financier du secteur, plus d’investissement sont annoncés dans le segment distribution pour réduire les pertes techniques et non techniques. Environ 14 % de l’électricité selon plusieurs sources est perdue dans le réseau ou volée, sans être facturée. Cette démarche a pour objectif d’atteindre un rendement de distribution de 90 % d’ici 2030 contre 70% actuellement.  Cela permettra aussi d’élargir la base clientèle à travers la reconversion et la pose des nouveaux branchements et favoriser l’accès à l’électricité avec une cible d’environ 1,7 million de personnes par an pour une couverture de 100% à l’horizon 2030.

Appel au partenariat financier

Les besoins en financement pour atteindre les objectifs du Pacte s’élèvent à 12,5 milliards USD soit 7750 milliards de FCFA dont 6.4 milliards USD (3874 milliards FCFA) reste à financer. Sur la période 2025-2030, le segment distribution nécessite 1551 millions USD soit 878 641 millions de FCFA. Le gouvernement se dit prêt à recevoir toute participation pour mobiliser les fonds à travers des dons, des subventions, et prêts concessionnels pour le développement et la construction des ouvrages de production, de transport et de distribution de l’électricité nécessaires pour le redressement du secteur de l’électricité à l’horizon 2025-20230. Un appel est lancé aux partenaires de développement, fondations philanthropiques et au secteur privé.  Dans sa stratégie, le gouvernement prévoit par ailleurs d’identifier et de lever les obstacles liés aux investissements privés dans la production, le transport et la distribution d’électricité d’ici 2030.

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