Le calme est de retour après plusieurs jours de grève observée parl’association des Sociétés du secteur de l’Eau et de l’électricité (ASEELEC) devenue ORISELEC. Cette dernière constituée d’une frange d’entreprises partenaires d’Eneo protestait notamment contre un appel d’offres lancé l’année dernière par Eneo.Ils revendiquaient égalementune dette estimée à 10 milliards de FCFA attendue d’Eneo. Après plusieurs jours de manifestations, le mouvement a été maitrisé par l’Arsel, le régulateur du secteur qui est parvenu à faire lever le mot d’ordre de grève. Dans la lettre portant levée du mot d’ordre de grève adressée au président de l’ORISELEC, le directeur Général de l’Arsel Jean Pascal Nkou souligne que le groupe de travail composé du MINEE, de l’Arsel, d’Eneo et d’Oriselec est à pied d’œuvre pour trouver des solutions « pérennes ». Le DG de l’Arsel fait surtout une déclaration qui laisse croire qu’il veut repêcher les entreprises recalées lors de la sélection faite par Eneo.
L’origine de la grève
En réalité, tout part de la sélection l’année dernière par Eneo, d’une dizaine d’entreprises avec qui continuer la collaboration dans le cadre des travaux de branchements. Ce sont au total plus de 100 entreprises qui avaient pratiquement boudé l’offre d’Eneo alors qu’elles exécutaient jusque-là des travaux sur le réseau du concessionnaire. Ces entreprises membres de l’Oriselec accusaient Eneo d’avoir fixé unilatéralement les prix des branchements. L’Arsel sous la conduite du ministre de l’Energie s’était saisi du dossier et favorisé la mise en place d’un cadre de concertation entre les différents acteurs. Précisément le MINEE, l’Arsel, Eneo et Oriselec. De ce dialogue, est née une nouvelle tarification. C’est ce qu’on apprend d’une correspondance de la plateforme PAIES, regroupant des associations des consommateurs.
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Le document adressé au premier ministre, renseigne sur une décision de l’Arsel datant de janvier 2023 et fixant « les coûts provisoires de fourniture de matériel et de mise en œuvre des branchements dans le secteur de l’électricité. » Avec ces nouveaux tarifs, il est évident que les entreprises sous-traitantes grévistes qui n’avaient pas participé à l’appel d’offres d’Eneo querellant les coûts, souhaiteraient faire de nouveau partie du réseau. A lire la lettre du DG de l’Arsel, celui-ci veut tendre la main à ces entreprises. Le DG de l’Arsel annonce que le groupe de travail réuni le 02 mai dernier, a recommandé « le recensement des entreprises sous-traitantes les plus performantes dans l’exécution des branchements neufs ». Aucun autre détail n’est donné sur la démarche que compte entreprendre l’ Arsel pour ces entreprises du secteur de l’électricité dont Eneo était le plus gros client. Mais, il est évident qu’une nouvelle chance est envisagée pour ces anciens partenaires d’Eneo.
Eneo pour sa part a toujours déclaré que l’appel d’offres s’était déroulée de manière transparente, et ouverte à tous et conformément à ses procédures de sélection des partenaires d’affaires. L’entreprise avait même ajouté que sa nouvelle approche visait à améliorer les conditions salariales et de travail des agents des partenaires sous-traitants. Concernant le paiement des arriérés, Eneo a toujours pointé du doigt le déséquilibre financier du secteur.
Source : Defis Actuels no 766 du 8 au 10 mai 2023
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