Élection à la Fécafoot : Réconciliation et rupture en chœur

Tous les candidats brandissent cette promesse dans leurs programmes adressés aux acteurs du football.

Les alliés de 2018 sont désormais ennémis intimes

La Commission électorale de Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a enregistré huit candidats à la candidature à la présidence de l’instance. Outre Séidou Mbombo Njoya et Samuel Eto’o Fils, qui occupent le débat depuis plusieurs mois, deux Lions indomptables de la cuvée 1990, Jules Denis Onana et Emmanuel Maboang Kessack, un ancien candidat déchu de 2018 (Manuel Boyomo), et trois bleus de la course, que sont Jean Crépin Nyamsi et deux anciens dirigeants de clubs : Justin Tagouh et Zacharie Wandja qui ont officié respectivement à la tête de Bamboutos FC le club de Mbouda et de la Panthère sportive du Ndé.

Les deux derniers ont en commun de n’avoir ni obtenu de parrainage des délégués à l’Assemblée générale, ni d’avoir produit la déclaration d’intégrité. De même que rien ne filtre de leurs projets pour le football camerounais. Si Tagouh n’a jamais laissé entrevoir une ambition pour la Fécafoot dont il a souvent tancé le management de certains anciens dirigeants, Zacharie Wandja a déjà lorgné le siège du président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) en 2016, avant de renoncer. En revanche, Manuel Boyomo, intermédiaire de football et le Dr Jean Crépin Soter Nyamsi, diplômé en communication de l’université de Lyon II en France, se posent en candidats de la rupture. Le premier s’annonce depuis 2018 comme celui qui devrait « rompre avec la crise perpétuelle » qui secoue la Fécafoot. Autant pour le second qui allie les deux grandes promesses de la propagande électorale actuelle : « Mon rêve le plus important pour le moment c’est la réconciliation. Ma candidature est une candidature de rupture. C’est une candidature qui est venue pour apporter la paix au sein de la Fécafoot, parce que ça fait des années, nous partons de comité de normalisation en comité de normalisation», a-t-il déclaré à la presse. Celui que d’aucuns perçoivent comme un aventurier, se voit même déjà à Tsinga : « Le 11 décembre, après ma victoire, je tendrai la main au président Séidou Mbombo Njoya, au président Samuel Eto’o », jure-t-il.

Jules Denis Onana pour départager Séidou et Eto’o ( ?)

Il faudra déjà que l’homme ait pu convaincre les délégués qui rechignent même à lui accorder simplement leurs parrainages. Lui aussi n’a reçu aucun parrainage (il en faut au moins dix) sur les 76 délégués, pour valider la candidature. Du coup, le spécialiste de la communication risquera d’assister en spectateur au départ de la course le 11 décembre prochain. Emmanuel Maboang Kessack n’y a pas échappé. Pélé qui a annoncé 7 des 15 parrainages qu’il aurait obtenus, a été contrarié par la Commission électorale qui lui en attribue deux. En tout cas, « je vais les légaliser pour revenir demain matin (vendredi, Ndlr) car je n’ai pas eu le temps de le faire », indiquait le héros d’Italie 1990. Le code électoral laisse la porte entrouverte pour les retardataires. L’article 12, al.3 dudit texte prévoit que « …les candidats disposent d’un délai de trois (3) jours après dépôt du dossier pour compléter celui-ci ou remplacer une ou des pièces non conformes ». Ils avaient jusqu’au 21 novembre pour le faire. La commission électorale que préside Gilbert Schlick, publie la liste définitive des concurrents ce 24 novembre.

Jules Denis Onana, le 3ème homme

Premier à annoncer son intention de briguer la « magistrature suprême » du football camerounais, Jules Denis Onana se montre très discret et loin des batailles rangées. L’ancien Lion indomptable n’a pas le soutien officiel du Collectif des anciens Lions indomptables (Calif) qui dès le départ a pris de la distance avec son président. Le quart-finaliste du Mondial 90 semble avoir privilégié la politique du porte-à-porte pour rallier à sa cause les électeurs. Lui qui est le seul, exceptés Samuel Eto’o et Séidou Mbombo Njoya, à avoir obtenu jusqu’ici tous les parrainages nécessaires. «Je me suis dit, ‘’allons tenter une expérience pour montrer qu’il y a d’autres façons de penser’’ », oriente-t-il « sa » rupture. Sans se montrer aventureux, mais en apprenant qui a réussi. « En 2018 il fallait que j’apprenne. Je suis revenu en 2015, en 2016 j’apprenais encore, en 2018 il y avait notre grand frère Joe (Joseph Antoine Bell, Ndlr) que j’ai soutenu parce que c’est un homme brillant. Nous avons pénétré cette structure, nous avons découvert ce qui pour moi gênait, et avec ce que nous avons appris ailleurs, nous avons fait une synthèse, j’ai approché plusieurs personnes qui ont accompagné ce projet » qu’il voit comme étant « sans égal». Même s’il attend encore l’adoubement du Calif, l’ex défenseur des Lions indomptables a déjà convaincu plus d’uns, dont Victor Ndip Akem qui l’a accompagné déposer son dossier.

La FIFA dans le jeu

C’est peut-être la 3ème voix qui, à défaut de départager les deux poids lourds qui sont divisés sur leur alliance de 2018, pourrait être l’option salvatrice pour le retour de la paix dans la famille du football camerounais. C’est que Samuel Eto’o et Séidou Mbombo Njoya chantent également la chanson de la réconciliation, mais en même temps, fourbissent leurs armes pour en découdre chacun avec l’autre. La FIFA s’y est invitée, pour essayer une paix par la reconduction de celui qu’elle a maintenue en poste malgré l’annulation de son élection en janvier dernier. Proposant au faiseur de rois d’hier de devenir le premier vice-président de son filleul. Niet : « quand on échoue, on ne demande pas au professeur de tricher sur les notes. Il est important que quand on échoue, on redouble, ça veut dire qu’on n’a pas été bon. Donc, il n’y a pas de débat,…», a trahi son challenger. Invitant le gouvernement à jouer sa partition pour un scrutin équitable. A défaut, l’ancien capitaine des Lions indomptables menaces de faire déloger Séidou Mbombo Njoya par la force de la rue.

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