Domaine portuaire : des limites en cours de sécurisation

Les travaux placés sous le contrôle d’un Comité interministériel se déroulent en trois phases


Où se situent exactement les limites du domaine portuaire de Douala-Bonabéri ? Qui empiète et est occupant illégal sur les quelque 1000 hectares sur lesquels s’étend la zone ? C’est pour avoir des réponses à ces questions, devenues préoccupantes au fil des années en raison non seulement des besoins d’extension du port mais aussi des installations anarchiques qu’il a subies que des travaux de reconstitution des limites ont été initiés par les pouvoirs publics. Face aux difficultés rencontrées dans la gestion du domaine portuaire de Douala et au niveau des autres places portuaires du Cameroun, qui sont occupées de manières anarchiques et illégales par les populations riveraines, la Direction Générale du Port Autonome de Douala (PAD) a engagé, depuis 2006, une importante action de sécurisation et de préservation des domaines portuaires publics confiés ou susceptibles de l’être à l’activité portuaire dans les circonscriptions de Douala/Bonabéri, Kribi/Campo et Limbe/Tiko.

En effet, le Port de Douala, qui s’étend sur 1000 ha environ, est l’objet de nombreuses convoitises, matérialisées par des occupations anarchiques, des contestations de communautés coutumières riveraines et d’attributions faites par des autorités non habilitées. Des réunions ont été organisées à cet effet sous l’égide du Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (Mindcaf). Et ont débouché sur la rédaction d’un document ayant permis d’aboutir à l’identification des sites dédiés ou susceptibles de l’être aux activités portuaires au niveau des circonscriptions de Limbe et de Kribi ; à la détermination de la consistance des prétentions foncières du port appuyée par de croquis ; à l’établissement d’une fiche technique destinée à définir les activités à mener, au chronogramme et aux coûts de leur mise en œuvre et à la détermination des procédures, des intervenants dans chaque activités et des résultats attendus. Un Comité interministériel a même été mis sur pied le 28 juillet 2011 avec pour mission prioritaire, la reconstitution des limites du domaine public portuaire de Douala et le classement des dépendances convoitées.

Une délimitation en trois phases

La première phase de cette opération consistait en la sensibilisation des autorités, des chefs traditionnels et des occupants du domaine public portuaire. Puis la fabrication de 100 bornes et 20 balises géantes estampillées PAD et leur implantation par les brigades topographiques. Malgré les difficultés d’accès à certains sites et des intempéries, apprend-on, une soixantaine de bornes et la quasi-totalité des balises ont pu être implantées. Cette phase a été clôturée le 20 décembre 2016. « L’opération a pris du temps (…) mais on ne peut que se réjouir du résultat », a déclaré Cyrus Ngo’o, le DG du Port autonome de Douala (Pad), lequel a besoin que les espaces occupés à tort soient libérés. Et souhaite même en acquérir de nouveaux, dans un processus d’extension qui est un des garants de sa compétitivité.

La deuxième phase de cette opération, étalée sur deux mois, a commencé ses travaux le 13 mars 2017. Cette phase consistait à identifier et sensibiliser les occupants des zones de prétention qui sont : la crique Tokoto (en contrebas de la préfecture du Wouri) ; le magasin ex-génie militaire (en contrebas de l’hôtel Pullman) ; le site abritant l’immeuble siège du PAD ; le site abritant le Club House du PAD ; la zone de Youpwè ; Mabanda ; Alpicam et alentours. La troisième phase elle, consistera à poursuivre l’opération de sécurisation dans la circonscription portuaire de Limbe/Tiko encore sous la gestion transitoire du PAD.

Par Yves Tchenang

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