Covid-19 : baisse du chiffre d’affaires des entreprises de 25 % à 70 %

Tel est l’un des impacts du Covid-19 sur les entreprises auquel il faut ajouter les mises en congés techniques et les licenciements en série.

Vincent Kouete, secrétaire exécutif adjoint du Groupement Interpatronal du Cameroun (Gicam) n’a pas fait mystère de son inquiétude sur les effets du Covid-19 sur les entreprises membres du Gicam. « La note s’annonce très salée pour nos entreprises », dit-il à l’entame de l’échange téléphonique avec Défis Actuels le 11 avril dernier. Avant de poursuivre « aujourd’hui, puisque l’heure est à sauver des vies, les entreprises ont pratiquement tout mis en berne. Douala, la capitale économique est désormais une ville en sommeil, il n’y a plus grand monde dehors, en dehors des débrouillards », souligne-t-il, dépité. Pour les entreprises structurées, ajoute-t-il, « c’est à la limite de la fermeture ou la faillite pour certaines ». Chiffre à l’appui, il argue que « pour le peu d’échantillon dont nous disposons en ce moment, plusieurs entreprises annoncent des baisses du chiffre d’affaires oscillant entre 25 % et 70 %, rien que pour le mois de mars 2020, comparé à la même période en 2019». Pour Protais Ayangma, président du groupement Entreprises du Cameroun (Ecam), les conséquences du Covid-19 sur les entreprises sont importantes et diverses : « du fait des incertitudes entretenues, de la réduction de la mobilité des personnes ou l’arrêt pur et simple de certaines activités, l’impact observable à court terme se traduit notamment par un ralentissement des investissements, une forte érosion de la production des entreprises et de leur chiffre d’affaires, une forte dégradation du portefeuille crédits des institutions financières, etc ». Plus grave déclare-t-il, « toute l’économie nocturne est en péril, bars, braiseurs, etc », avant de conclure que « les prévisions les plus optimistes tablent sur une perte d’au moins deux points de croissance de notre Produit Intérieur Brut ».

Congés techniques et licenciements en série

La violence avec laquelle la Covid-19 sévit sur les entreprises contraint désormais celles-ci à procéder à des mises en congés en série, voir à des licenciements. « Depuis le début du mois d’avril, une partie de notre personnel est en congés techniques », informe Solange B, responsable des ressources humaines dans une entreprise de la ville de Douala. La situation est identique dans cette autre entreprise brassicole basée dans cette même ville. « Ici chez nous, tous ceux qui avaient déjà 12 mois de présence ont été systématiquement mis en congés annuels depuis le 1er avril. Et pour ceux dont la présence sur le site n’est pas nécessaire, ils travaillent à partir de leurs domiciles. Toutes ces mesures visent à réduire les charges sur l’entreprise ». Claver P, responsable d’hôtel présente quant à lui un tableau bien plus sombre pour son activité. « Si la situation ne s’améliore pas, on va déboucher à des fermetures des établissements hôteliers, simplement parce qu’il n’y a plus de clients. On est passé d’une moyenne de 100 clients par jour à a peine 10. Et il s’agit pour la plupart des touristes qui ne peuvent pas se déplacer du fait de cette pandémie. Tout ceci a fait chuter nos recettes mensuelles de plus de 50 % », expliquait-il à Défis Actuels le 10 avril dernier.

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