Couverture santé universelle : les raisons de la précarité du secteur informel

L’esquisse de réponse a été donnée le 30 mars 2023 à Yaoundé, le temps d’une table ronde organisée par la division de recherche en matière de santé du Nkafu Policy Institute.

Afin de trouver des solutions aux problèmes d’adhésion du secteur informel aux régimes d’assurance maladie, le pôle de recherche en matière de santé du Nkafu Policy Institute a réuni le 30 mars à Yaoundé, les experts en la matière pour réfléchir sur « les défis » y relatifs.

Dans un contexte où les politiques publiques en matière de santé promeuvent la couverture sanitaire universelle, l’on déplore encore les conditions de vie des populations qui ne sont pas adaptées à cette réalité. 

« Au Cameroun, les assurances maladie rencontrent beaucoup de challenges pour attirer les populations où les travailleurs du secteur informel, à souscrire à une assurance maladie. Ce challenge c’est principalement la méconnaissance des produits de l’assurance santé et comment est-ce qu’ils peuvent en bénéficier. Ils ne comprennent pas comment ces produits fonctionnent, comment est-ce qu’ils peuvent les protéger quand ils ont des factures de santé qui montent à des taux extrêmes. Le deuxième aspect, c’est les coûts de l’assurance qui sont extrêmement élevés. Le prix moyen de l’assurance maladie au Cameroun est de 20000 FCFA par mois. C’est extrême pour quelqu’un qui touche le SMIG de 41 875 FCFA par mois », renseigne Christabelle Guessie Chimoun, Médecin et économiste de Santé.

Dans le prolongement de son argumentaire, elle propose au gouvernement, les mutuelles de santé communautaire qui ont fait leurs preuves sur d’autres territoires. « Ce modèle a fonctionné au Ghana, au Rwanda, et au Sénégal. Et grâce à ce modèle, ces pays sont en chemin pour atteindre la couverture santé universelle. En tant qu’économiste de la santé, et médecin de santé publique, je pense que ce modèle peut fonctionner au Cameroun. C’est un modèle basé sur la solidarité, et la solidarité fonctionne pour nous. Parce qu’on vit en communauté, on mange en communauté, on s’aime en communauté », soutient-elle.   

Selon Nkafu Policy Institute, le secteur informel représente plus de 50% du Produit Intérieur Brut (PIB) et environ 90% de la population active au Cameroun. Malgré cela, constate-t-il, les travailleurs de ce secteur sont laissés à l’écart du progrès vers la couverture sanitaire universelle.

Pourtant, l’engagement du secteur informel est l’un des défis les plus critiques des systèmes de couverture de santé, car les travailleurs de ce milieu sont moins susceptibles de s’inscrire à des régimes d’assurance maladie privés ainsi que d’être retenus dans les programmes d’assurance maladie du gouvernement, parce qu’ils sont en dehors du système fiscal formel.

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