Couverture santé universelle au Cameroun : Propositions et appréhensions des experts face aux principaux obstacles

L’objectif global des échanges organisées ce mercredi 12 avril 2023 par la fondation Nkafu Policy Institut à Yaoundé avait entre autres pour objectif d’identifier les lacunes du système de santé qui empêchent l’atteinte des objectifs gouvernementaux.

Instruit depuis 2015 (07 ans), par le chef de l’Etat Paul Biya, c’est finalement ce mercredi 12 avril 2023 que le Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsante) a lancé l’initiative dans la localité de Mandjou, ville de Bertoua dans la région de l’Est du Cameroun. Au même moment à Yaoundé, la fondation Nkafu Policy Institut organisait une conférence avec des experts de la santé publique, sur le thème : « Principaux obstacles à l’atteinte de la Couverture santé universelle au Cameroun ».

Les panélistes constitués de médecins de la santé publique et autres responsables des Organisations de la société civile (OSC) ont entre autres échangé sur la faisabilité pour le Cameroun d’atteindre la Couverture santé universelle (CSU) d’ici 2030. Il était également question pour le panel d’étudier le rôle et la contribution du gouvernement dans l’amélioration de l’accès aux soins de santé au Cameroun.

Plusieurs propositions ont été faites par les experts, afin de permettre au Cameroun d’atteindre la CSU. Entre autres propositions, le pays a besoin d’une ressource humaine adéquate et qualifiée pour accueillir la population sans cesse croissante. Selon un constat présenté sur place, une majorité des médecins du pays exercent dans la région du Centre, Yaoundé où seulement 18% de la population réside.

Selon Dr Stéphane Nguidjol Maa, spécialiste en économie de santé « il existe des intelligences au sein de l’administration camerounaise mais qui restent très peu motivées. Le Cameroun dispose pourtant d’un atout indéniable, c’est la décentralisation, mais je continue à me poser la question de savoir si cette décentralisation sera assez rapide jusqu’en 2030. Il faut aussi préciser que le Cameroun ne dispose pas encore de loi permettant de prélever des taxes pour led financement de la CSU».

Les experts ont proposé également que le Cameroun définisse son modèle de financement de la CSU à partir de ce que sont les populations camerounaises, en prenant pour model le Rwanda et le Kenya.

La CSU vise à garantir que tous les citoyens obtiennent des services de santé sans effectuer des dépenses personnelles excessives. Selon les chiffres publiés par la fondation Nkafu Policy Institut, 55% des Camerounais vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont 37,7% sont extrêmement pauvres.

Dans les recommandations de fin des travaux, Dr Jean Cedrick Kouam, directeur des programmes par intérim et directeur adjoint des affaires économique a proposé que l’Etat augmente le budget lié aux soins de santé  et reconstruire la confiance entre les populations et le gouvernement. Entre autres propositions, Dr Jean Cedrick Kouam demande de capitaliser les acquis des autres pays africains déjà avancés en matière de CSU et les contextualiser au système du Cameroun.

« Il faudrait une solidarité agissante des populations pour faire bouger les choses et penser à l’éducation de nos communautés et au développement des infrastructures de santé. Il faudrait faciliter l’accès des populations aux soins de santé… » a proposé Dr Jean Cedrick Kouam.

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