Les détenus de la prison centrale de Yaoundé-Kondengui ont envahi la cour du pénitencier ce matin. Manifestant leur inquiétude face aux informations non confirmées faisant état de l’infection de prisonniers par le coronavirus. Tout est parti de trois décès en l’espace d’une nuit, dans des conditions de fièvre, selon des sources concordantes. Entre temps, l’on parle de Mamadou Motta, premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) qui présenterait des signes « inquiétants », notamment de la fièvre et de la toux. Une coïncidence qui a alimenté les soupçons d’infection au virus mortel qui sévit à travers le monde depuis décembre 2019.
La police et la gendarmerie ont dû renforcer les garde-prisonniers dont le nombre et le dispositif répressif ne pourrait pas venir à bout des prisonniers en cas d’un éventuel soulèvement. Le pénitencier de Kondengui souffrant d’une surpopulation carcérale que dénoncent les défenseurs des droits de l’homme depuis des années. En vain. La semaine dernière, dans une déclaration à la presse, Maurice Kamto, le président du Mrc, avait appelé le gouvernement à décongestionner les prisons camerounaises, pour éviter une catastrophe au cas où le virus y trouverait refuge. Jusqu’ici, Paul Biya reste sourd ; Dion Ngute le premier ministre qui est au front, ne manifeste pas une intention d’accéder à cette requête.