Conflits agropastoraux. pour une transhumance transfrontalière durable en Afrique centrale

Les experts du Cameroun, du Tchad et de la RCA tentent de revoir leurs régulations en vue d’une transhumance respectueuse de la biodiversité dans le cadre d’un projet mis en œuvre  partiellement par la FAO et financé par l’Union Européenne.

Du fait de l’insécurité  ou des  effets du changement climatique, les pays de l’Afrique centrale enregistrent divers conflits autour des ressources naturelles et agro pastorales.  Les experts notent aussi le faible niveau d’investissement dans le secteur pastoral comme l’une des rasions pouvant justifier cet état de chose.  Aujourd’hui, du fait de ces facteurs,  et notamment l’insécurité qui a entrainé un flux migratoire des personnes et leur bétail, l’on assiste à plusieurs conflits agro pastoraux.  Or, la gestion des conflits agro pastoraux  est qualifiée de « complexe » et nécessite plusieurs expertises. Une rencontre sous régionale  a ainsi regroupé à Douala des acteurs du pastoralisme, de la conservation et de la biodiversité des trois pays concernés. L’objectif visé était  s’accorder via une démarche participative, pour une bonne exécution d’un  projet  financé par l’Union Européenne pour une transhumance transfrontalière saine et durable.

La rencontre était en effet consacrée au ciblage et à la validation des axes de transhumance transfrontalière relevant du  volet II du Programme d’Appui à l’Intégration Régionale et à l’Investissement en Afrique Centrale (PAIRIAC). Ce projet soutenu par l’UE vise le renforcement des cadres de régulation de la transhumance  en Afrique Centrale, principalement au Cameroun,  au Tchad et en RCA.  Et aussi l’amélioration de l’accès aux services pastoraux et des structures agro pastorales de gestion des ressources naturelles tout en préservant la biodiversité. C’est une action qui sera conjointement menée par  l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FAO et l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS).

A terme, les réflexions devront  permettre de définir et de mettre en œuvre les règles et les mécanismes de l’utilisation durable de l’espace et la gouvernance de la mobilité pastorale dans le respect des droits humains et des critères d’égalité. L’un des volets du projet vise notamment à  améliorer la résilience des communautés pastorales face aux aléas climatiques.

Réactions

Dr Athman Mravili,  Représentant résident Fao

«  Nous voulons diminuer les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs »

«L’idée est de poursuivre les débats sur les questions des transhumances transfrontalières, de dessiner le schéma global, de valider les axes de transhumance afin de tenir ces deux objectifs : permettre et pérenniser une mobilité tranquille et apaisé des éleveurs des différents pays,  diminuer les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs notamment dans les zones traversées ; mais aussi dans les zones de conservation de la faune et de la flore. Il y a un dialogue qui est installé entre le Tchad, le Cameroun et la RCA, d’abord au niveau gouvernemental, et institutionnel ici au Cameroun. Au niveau pastoral, il y a des plateformes des éleveurs pastoraux de ces trois pays qui se réunissent régulièrement pour maintenir un certain climat et trouver des solutions adéquates afin de faciliter ces mobilités des éleveurs. Ce projet est financé par l’UE à travers les trois pays. Il y a un segment lié exclusivement à la transhumance. On va travailler sur les acquis. Il y a un autre segment qui est lié à la conservation et à la protection des zones protégées. »

Dr Dolmia Malachie, Directeur Général Programmes, WCS

«On va travailler avec les communautés de transhumance »

« Au niveau  opérationnel, on va agir à deux niveaux avec notre partenaire la FAO. La FAO  va s’occuper des aspects gouvernance politique de la transhumance transfrontalière, en travaillant avec les trois États concernés sur les instruments institutionnels juridiques ; aussi pour permettre à ce que la transhumance transfrontalière soit sécurisée et qu’elle soit effectuée de manière paisible dans les trois frontières des pays concernés. Nous, au niveau de la wcs, on va s’occuper des aspects opérationnels  sur le terrain. On va travailler directement avec les bénéficiaires que sont les communautés de transhumance, mais aussi les acteurs locaux notamment les sédentaires, et les gestionnaires des aires protégées, en essayant de bonifier les services d’accès aux services pastoraux des transhumants. On va travailler sur un échantillon d’axes de transhumance qui seront identifiés au cours de cet atelier et travailler sur ces axes de manière à ce que les conditions de vie soient améliorées sur le terrain et là où les éleveurs ont l’habitude de passer. De manière qu’ils ne soient pas attirés par les ressources qui sont sur les aires protégées, mais aussi des zones de protection des sédentaires. Il y a deux grands paysages qui sont concernés. Le nord de la RCA et le Sud du Tchad. »

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