Compétitivité : Les inquiétudes du patronat

Baisse des chiffres d’affaires des entreprises, pression fiscale, retard de règlement de la dette intérieure… le Gicam alerte sur la dégradation de la situation des entreprises au vu des chiffres du 1er trimestre 2021.


Deux chefs d’entreprises sur 3 enregistrent une baisse de leurs chiffres d’affaires au premier trimestre 2021. Les entreprises sont en peine d’après les mots utilisés par le président du Gicam dans son rapport moral lors de l’assemblée générale de ce groupement tenu virtuellement le 23 juin dernier. Celestin Tawamba a insisté sur quelques uns des goulots d’étranglement qui pourraient avoir à court terme un impact négatif sur la compétitivité des entreprises. Il indique notamment que 94% des chefs d’entreprises estiment que la pression fiscale est intenable, 44% disent avoir observé une hausse de cette pression. « Avec un cadrage budgétaire 2021 qui prévoit un ratio recettes fiscales sur PIB en progression de 1,3% par rapport à 2020, on est en droit de craindre l’accentuation de l’étau qui pèse sur la minorité d’entreprises tandis que les efforts d’élargissement de l’assiette fiscale demeure insuffisants, les niches fiscales demeurent peu explorées et les dépenses fiscales discriminatoires restent importantes », a t-il souligné.

S’agissant de l’endettement, la trésorerie et de la dette intérieure, 82% d’entreprises ont vu leur endettement croitre et ou se stabiliser contre seulement 21% qui voient leur trésorerie s’améliorer. De ce fait, la tendance des investissements reste morose. Surtout que, dans le même temps, 78% des chefs d’entreprises font face aux retards sur les paiements intérieurs. Pendant ce temps, l’encours de la dette intérieure a progressé de 2723 milliards de FCFA à fin février 2021 à 2810 milliards FCFA à fin avril soit près de 27% de l’encours de la dette publique globale.

Sur les transferts, le président du Gicam est revenu sur les difficultés que rencontrent les entreprises dans la mise en œuvre des nouveaux dispositifs de la réglementation de change de la Beac. Il s’agit notamment de l’augmentation par la BEAC des taux de commissions bancaires sur les transferts qui ont une incidence sur les marges des entreprises, mais davantage l’apurement des dossiers de domiciliation des importations des biens et services. « Ces problèmes de dysfonctionnement qui se traduisent par des retards et blocages dans l’exécution des transferts à l’étranger créent un ralentissement de l’activité. Il est dès lors à craindre à plus ou moins brève échéance l’apparition des pénuries des produits et denrées sur les marchés » a alerté Célestin Tawamba.

Il a également relevé la pression inflationniste due au renchérissement des coûts du fret, l’apparition de nouveaux frais et l’allongement des délais sur la place portuaire de Douala selon plus de 55% des chefs d’entreprises. D’autre part, les difficultés d’approvisionnement et le renchérissement global des cours des matières premières et intrants importés qui se traduisent par amenuisement des stocks. Cette assemblée Générale ordinaire était aussi l’occasion d’évoquer le dialogue gouvernement secteur privé. Le Gicam espère l’application de son livre blanc sur l’économie camerounaise publié en début de cette année.

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