Si le gouvernement a pu élaborer la stratégie de riposte de l’Etat face au Covid-19, l’on est aussi également déjà fixé sur les outils qui seront mobilisés pour son financement. Dans le document préparé par le ministre de l’Economie, Alamine Ousmane Mey, l’on retient que s’agissant du financement de la Stratégie de riposte intégrant l’objectif de « viabilité budgétaire du gouvernement », il est basé sur la mobilisation des ressources de trois ordres : « le fonds national de solidarité mis en place par le président de la République, le budget de l’Etat, y compris la restructuration de la dette, et le Basket Fund alimenté par les Partenaires Techniques et Financiers ». L’objectif recherché ici, apprend-on, est « d’assurer une mobilisation plus efficace des ressources financières auprès des Partenaires Techniques et Financiers (PTFs), tout en mettant en place un dispositif de rationalisation et de priorisation des dépenses du gouvernement ». A cet effet, le Minepat a prévu de : « recourir aux différentes facilités d’urgence mises en place par les PTFs (FMI, BM, BAD, SNU, etc.) ; solliciter auprès de certains PTFs, la restructuration de notre dette extérieure ; solliciter auprès de certains bailleurs des moratoires sur le paiement du service de la dette extérieure, notamment non concessionnelle ; soumettre des requêtes aux PTFs ; procéder à des ajustements budgétaires à l’effet de prendre en compte les besoins nécessaires au financement des plans de riposte sanitaire et socioéconomique ». Dans cette perspective, les ressources budgétaires disponibles ou identifiées par l’Etat s’élèvent à 436 milliards de francs CFA. Celles-ci intègrent des ressources déjà reçues de certains PTFs, notamment le Fonds Monétaire International (135,6 milliards), la Banque Mondiale ( 25 milliards), la Banque Africaine de Développement ( 57,7 milliards 1ère tranche), l’Union Européenne et le Fonds Mondial (2,6 milliards chacune), la Banque Islamique de Développement (16 milliards), la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (20 milliards), et l’Agence Française de Développement (6,5 milliards). En outre, il est également prévu un Compte d’Affectation Spéciale (CAS) de 180 milliards de francs CFA, soit 43 milliards pour le CAS et 137 milliards en provenance du budget général.
Par Junior Matock, (Défis Actuels 490)