Climat des affaires. Le patronat appelle la banque mondiale à revoir ses méthodes

Mode de financement et d’accompagnement de l’économie, révision de la SFI, les opérateurs économiques ont exprimé leurs attentes et inquiétudes au cours de la rencontre avec le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et de l’Ouest à Douala.

Comme à son habitude, le secteur privé camerounais n’a pas mâché les mots. Les membres du Groupement Interpatronal du Cameroun (Gicam) ont clairement exprimé leur perception de la Banque mondiale et les insuffisances de cette institution lors des échanges le 15 septembre dernier avec son vice-président pour l’Afrique centrale et de l’Ouest. Ils ont notamment souhaité que la Banque mondiale revoit sa méthode. En l’occurrence, qu’elle puisse « prôner un discours de relance économique et pas toujours d’ajustement », surtout après cette période de pandémie. « Nous devons tous poser des questions, changer de méthode de partenariat, d’investissement et faire en sorte qu’on puisse   enfin régler les problèmes », a déclaré le président du Gicam. Pour Célestin Tawamba et ses adhérents, ce changement de paradigme permettra réellement de venir à bout des griefs qui constituent un frein au développement des entreprises. A savoir, la fiscalité avec une pression fiscale qualifiée de confiscatoire, un système judiciaire insatisfaisant, des infrastructures de mauvaise qualité (énergie et internet), la dette intérieure qui est rarement réglée à temps et l’épineux problème de financement.

L’autre doléance adressée à l’institution de Bretton Woods, c’est la revue de l’assistance et des missions de la Société Financière Internationale, organe de la Banque mondiale.  Le patronat souhaite une intervention directe de cet outil dans le développement du secteur privé auquel il est dédié. « Aujourd’hui la SFI intervient dans beaucoup de secteurs. Elle a fait beaucoup d’études, elle a contribué notamment à la mise en place du Cameroon Business Forum dont les résultats sont mitigés. Nous souhaitons que dans le cadre ce CBF, la SFI puisse d’abord poursuivre son appui, mais qu’elle puisse accepter qu’on revoie le contenu, le fonctionnement du CBF pour qu’il soit plus efficace. Nous souhaitons également que la Banque mondiale à travers la SFI puisse intervenir un peu plus dans l’économie réelle parce ce que c’est elle qui créée des richesses », a déclaré Célestin Tawamba. Bien évidemment, les opérateurs économiques pensent qu’il est urgent d’instituer un nouveau cadre de dialogue avec le secteur privé. Le CBF étant remis en question.

En réaction, Ousmane Diagana a déclaré que les programmes de la Banque mondiale « sont conçus pour contribuer au développement économique et social et quand on parle de développement économique, on parle d’abord de création de richesses, donc le patronat. » Il a ajouté qu’ils sont conscients qu’avec la pandémie, « les entreprises camerounaises ont dû faire des sacrifices énormes pour maintenir leurs entreprises en vie et aussi pour protéger des emplois. »

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