Championnats d’élite : Eto’o donne 72h aux clubs pour justifier les dépenses

Dans un communiqué signé ce 22 avril 2022, Daniel Blaise Ngos, le secrétaire général du Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc) informe la communauté sportive nationale et particulièrement les joueurs de football que le président dudit Syndicat a saisi le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) au sujet des conditions de travail des joueurs des championnats nationaux, et notamment ceux des championnats professionnels, indiquant que « de nombreux clubs accusent des retards dans le paiement des salaires ». Le communiqué du Synafoc rapporte que la veille, « le président Samuel Eto’o a informé le Synafoc qu’il a demandé aux présidents de clubs de produire la/les preuve(s) de paiement des salaires des joueurs sous 72h ». Délai qui en principe a expiré ce 24 avril. On devrait s’attendre à un nouveau développement cette semaine, tant le nouveau président de la Fécafoot avait fait de l’amélioration des conditions de travail et de vie des footballeurs une priorité.

Cela survient après le mouvement d’humeur qui paralyse New stars de Douala et qui a abouti au forfait du club de Douala qui ne s’est pas présenté au stade de Bamendzi lors de la 9ème journée du championnat MTN Elite one la semaine dernière. A travers une lettre servie au président de la Fécafoot, les joueurs de Faustin Domkeu déclarent que « depuis le 24 janvier 2022, date de début des entraînements, nous n’avons perçu aucun salaire. En dépit de la tentative de trouver une solution, de par la venue du président Pierre Batamak, qui déclare qu’il a été mandaté par l’ACEC et la Fécafoot pour une sortie de crise, nous avons purement été éjectés des locaux de notre site d’hébergement…tout ceci sur recommandation de note président (Sic)». On se souvient que dans un courrier adressé à l’hôtel qui héberge New stars, le chef du Service des achats de la Fécafoot a annoncé ce 22 avril la fin du séjour du club, évoquant une décision du président dudit club de libérer les joueurs. Entre temps, Faustin Domkeu a essayé en vain de ramener quelques joueurs à « la raison » afin de jouer le match de la 10ème journée contre Eding de la Lékié ce 24 avril 2022 à Bafoussam. Avant d’être sauvé par le Conseil transitoire du football professionnel (CTFC) qui a reporté à une date ultérieure, lui évitant une seconde défaite d’affilée par forfait.

A la vérité, bon nombre de clubs ne paient pas les salaires des joueurs régulièrement. New stars n’étant que la face visible de l’iceberg. Une situation qui préoccupe. Et pourtant, avant même le début de la saison, Samuel Eto’o a remis à chaque club d’Elite one la somme de 12 millions pour démarre la saison. En l’absence d’une communication claire à ce sujet de la part de la Fécafoot, des proches du nouveau président de l’instance parlent de don ou d’« offre », et non pas de subvention officielle. A un moment où le nouveau maître des lieux au départ, avait pris des distances avec les fonds de la fédération, en attendant l’audit. Selon certaines sources, il s’agit en fait de la première partie de la subvention de la Fédération aux clubs professionnels.

L’ACEC, l’argent du sponsor et l’élection

En attendant la réaction de la Fécafoot au-delà des 72h accordées aux clubs pour justifier le paiement des salaires, le président de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (ACEC) convie les siens à une réunion de crise vendredi prochain. Pascal Abunde et les siens devront plancher sur cette question de salaires. Va-t-il organiser la défense des clubs ou suivre les pas de la Fédération ? Rien n’est certain. Toujours est-il que dans les coulisses, il se dit que les clubs menacent de bloquer les championnats, s’ils ne voient pas clair dans les financements qu’apporte le sponsor officiel.

C’est une crise qui se répète chaque année. En son temps, le général Pierre Semengue, jadis président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), avait à chaque fois perdu le combat. Samuel Eto’o réussira-t-il là où le militaire a échoué ? Rien n’est à exclure dans un contexte où d’une part, l’homme qui a apporté un souffle nouveau dans le football camerounais semble avoir rallié à sa cause tous les acteurs à converger vers un changement de mentalité ; et d’autre part, l’homme leur doit son élection surprise. Une élection qui est menacée d’être annulée. Pour sa part, le Synafoc a d’ores et déjà « demandé à tous les joueurs de redoubler de vigilance, de ne céder à aucune pression, de ne signer aucun document qui ne reflète pas la réalité de leur situation salariale».

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