lundi, octobre 20, 2025
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Ces candidats qui prêchent la retenue et le respect des institutions

Alors qu'un candidat a revendiqué la victoire avant la publication officielle des résultats, d’autres ont choisi la voie du calme et de la légalité. Cabral Libii, Joshua Osih, Bello Bouba Maïgari, Jacques Bougha Hagbe, Akere Muna et Ateki Seta Caxton forment, malgré leurs différences, un cercle d’hommes politiques unis par le même sens de la responsabilité.

Dans le tumulte post-électoral où circulent communiqués contradictoires et fausses déclarations, un ton singulier s’est élevé, celui de la tempérance. Depuis le 13 octobre, plusieurs candidats à la présidentielle ont appelé leurs partisans à la patience et au respect du cadre légal. Cabral Libii, candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a ouvert la voie.

Dans un communiqué, il a exhorté ses sympathisants à « la patience » et à « ne pas céder à la manipulation qui infeste les réseaux sociaux ». Insistant sur la fiabilité des procès-verbaux officiels, le député a rappelé que seuls les organes légaux de supervision détiennent la vérité des urnes. Une posture méthodique, presque académique, face à la cacophonie ambiante. Joshua Osih, du Social Democratic Front (SDF), a emboîté le pas. Reconnaissant que les chiffres internes de son parti ne lui sont « pas favorables », il a salué « le verdict clair du peuple », tout en promettant de respecter la décision du Conseil constitutionnel.

En insistant sur la paix et la légitimité du processus, Osih confirme son attachement à une opposition républicaine, fidèle à la voie institutionnelle plutôt qu’à la contestation systématique. Vétéran du jeu politique, Bello Bouba Maïgari a, lui aussi, choisi la modération. Dans un communiqué signé par son porte-parole Pierre Flambeau Ngayap, le leader de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) a invité ses partisans à « faire preuve de calme et de maturité ». Soulignant la présence de ses représentants dans toutes les commissions de supervision, il a écarté toute interprétation hâtive des tendances. Une sagesse forgée par des décennies d’expérience politique.

Autre figure discrète mais cohérente, le Dr Jacques Bougha Hagbe a remercié ses électeurs tout en appelant à « demeurer calmes et confiants ». Sa prudence, à contre-courant de la surenchère verbale, illustre une conception apaisée de la compétition politique : celle qui attend que la parole institutionnelle soit rendue avant tout jugement. En retrait du scrutin, Akere Muna a également livré un message fort. Dans un texte intitulé Une nouvelle aurore, l’ancien bâtonnier appelle les institutions à « honorer leur devoir sacré » et exhorte le président sortant à « écouter la voix du peuple ».

Sans revendiquer ni contester, il place la morale et la dignité au cœur de l’après-vote. Plus ambigu, Ateki Seta Caxton, du Parti de l’Alliance libérale (PAL), a brièvement félicité Issa Tchiroma Bakary « pour sa performance », avant que son parti ne clarifie sa position. Le PAL a rappelé que cette déclaration relevait d’une « initiative personnelle » et qu’il convenait d’attendre les résultats crédibles issus des commissions départementales. Qu’ils soient jeunes ou vétérans, ces candidats forment, le temps d’un scrutin, un groupe de sages prônant la discipline républicaine.

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