CEMAC : les mesures pare-feu de la Beac

Face à la crise dans les pays d’afrique centrale et les indicateurs financiers globalement au rouge, la Banque centrale vient de préparer un dispositif d’exception assorti de recommandations.

CEMAC
Cemac

Le marasme économique dans lequel est actuellement plongé la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) préoccupe la Banque centrale. Un contexte qui a poussé l’institution à convoquer le 14 juillet 2022 à Douala, la 2e session du Comité de Politique Monétaire (CPM) pour le compte de l’année en cours. L’enjeu portait sur la préparation du dispositif financier devant lui permettre d’apporter en urgence des liquidités aux banques de l’espace Cemac pour contribuer à pallier le déficit de trésorerie des institutions financières dans la zone. Ce, en réponse du Cameroun, du Gabon et du Tchad qui engageaient le 24 juin 2022, une action de mobilisation de quelques 50 milliards de francs CFA sur le marché des titres publics de la Banques des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) dont la date de valeur est prévue le 31 août prochain.


Dans le fond, le dispositif mis en place est l’une des solutions anticipatives aux situations de crise pouvant survenir avant le mois de décembre. De la bouche du gouverneur Abbas Mahamat Tolli, président statutaire de la CPM, en dépit des mesures correctives entreprises par les différents Etats, « la tendance baissière des réserves est encore plus loin de tourner ». En conséquence, l’une des nouvelles mesures phares se trouve être « la réduction de 20 % des objectifs de refinancement de deux pays dont la position en compte d’opération est débitrice ». En clair, il apparait à la lecture des indicateurs des membres de cette zone économique et monétaire que le taux de croissance économique devrait s’établir à 3,5% au cours de l’année 2022 et à 3,3% en 2023. Cette nouvelle prévision pour l’année 2022, est en hausse de 0,4 point par rapport à celle faite en mars 2022 (3,1%).


Résilience économique


Selon le rapport annuel 2022 du CPM, les pays de la Cemac ont enregistré en 2020, un taux de croissance de leur PIB réel de – 1,7 % (dont – 4,0 % pour le secteur pétrolier et – 1,1 % pour le secteur hors pétrole) contre + 2,9 % en 2019. En particulier, le secteur non pétrolier a perdu un total de 3,2 points de croissance en 2020, reflétant l’impact de la crise économique et sanitaire qui a frappé l’ensemble de l’économie mondiale et qui s’est notamment traduit par un taux de croissance du PIB mondial négatif, à – 3,4 % en 2020 contre + 2,8 % en 2019. En juin 2020, au plus fort de la crise sanitaire, le taux de croissance prévisionnel du PIB de la Cemac était de 3,7 %, dont – 1,9 % pour le secteur pétrolier et – 4,1 % pour le secteur hors pétrole. Les résultats définitifs enregistrés à la fin de l’année, qui sont en amélioration par rapport à ces prévisions antérieures, sont la preuve que les économies de la Cemac ont mieux résisté que prévu au double choc sanitaire et économique, grâce aux efforts considérables d’ajustement et de soutien fournis par les différents gouvernements, avec l’appui du FMI et des partenaires au développement. « Le taux de couverture extérieure de la monnaie remonterait s’élève à 74,4% en 2022, après 64% en 2021, tandis que les réserves de change croîtraient légèrement à 3,59 mois d’importations de biens et services à fin décembre 2022, contre 3,55 mois à fin décembre 2021 », souligne le CPM, malgré la perde de la valeur du F CFA vis-à-vis du dollar (15% depuis le début de l’année).

Par Axel Abanda

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