CEMAC : le Cameroun leader du Mobile Money en 2020

Avec un total de 10 833 milliards échangés au 31 décembre de l’année dernière, le pays a réalisé plus de 73 % des transactions financières par monnaie électronique dans la zone.

Le Cameroun détient la palme en matière de transactions financières par monnaie électronique dans la zone Cemac. C’est ce qui ressort du rapport  de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) sur les services de paiement par monnaie électronique dans la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) en 2020. Ainsi donc, du nombre de comptes ouverts (30,1 millions en 2020 contre 24,7 millions en 2019) au nombre global de points de service (223 006 en 2020 contre 158 200 en fin 2019), le pays se hisse en haut du podium avec 19,5 millions de comptes, soit 64,8 %. Les transactions qui se chiffrent à 1102 contre 797 l’année précédente ont atteint les 14 822 milliards de francs CFA contre 11 335 milliards en 2019. Et une fois encore, le Cameroun est en tête avec 10 883 milliards de francs CFA échangés (73,13 %). Le pays partage le trio de tête avec le Gabon (16,69 %) et le Congo (9,25 %). En moyenne, près de 3 millions d’opérations ont été traitées quotidiennement au cours de la période sous revue avec une valeur journalière des transactions de 40,6 milliards de francs CFA.

Selon le rapport de la Banque centrale sur les services de paiement par monnaie électronique, l’activité de mobile money, définie ici comme l’utilisation de la téléphonie mobile pour réaliser des transactions financières par monnaie électronique et porte-monnaie électronique est en plein essor en zone Cemac. Illustrations ? Les recharges de porte-monnaie électronique, entendues comme des dépôts en espèces de la clientèle dans les points de vente ont progressé de 19,5 % pour atteindre les 5 221 milliards de francs CFA en 2020 contre 4 369 milliards l’année d’avant. Pour ce qui est des paiements de biens et services par monnaie électronique, ils ont dépassé les 1 258 milliards de francs CFA pour 378 millions de paiements contre 700 milliards de francs CFA pour 266 millions de paiements un an plus tôt. Pour ce qui est des transactions internationales hors de la sous-région, seules les opérations entrantes ont été réalisées. En 2020 donc, 40 291 opérations de réception de fonds via le mobile money ont été enregistrées en zone Cemac pour une valeur de 4,2 milliards de F CFA. 

Les raisons de l’embellie

La Beac justifie cette performance par la multiplication des points d’acceptation (66 477 guichets de commerçants en 2020). « L’achat de crédits téléphoniques par Mobile Money est le premier service de paiement marchand offert par tous les opérateurs, y compris les banques n’ayant pas d’opérateur téléphonique comme partenaire technique. Avec 289 millions de transactions en 2020, ce service constitue la majorité des opérations de paiement », explique le rapport. La progression des indicateurs sur l’activité de monnaie électronique dans la Cemac en 2020 est également à mettre à l’actif de trois facteurs clés. Le premier, c’est la pandémie du coronavirus et les mesures de restrictions adoptées par les différents Etats qui ont contraints les usagers à recourir à des moyens de paiement digitaux qui ne nécessitent pas leur déplacement. Le deuxième facteur est lié au fait que, selon la Beac, plusieurs banques et opérateurs mobile ont rendu certaines transactions gratuites, comme les transferts d’argent, le paiement de factures d’eau, d’électricité et d’abonnement TV…

L’autre facteur, c’est le démarrage effectif de l’interopérabilité monétique intégrale, des cartes et du Mobile Money à travers le réseau Gimacpay du groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique Centrale (Gimac). En 2020, informe la Beac, le Gimac a traité 1,1 millions de transactions interbancaires de Mobile Money pour une valeur de plus de 21 milliards de F CFA sur un total de 1,1 milliard de transactions monétiques dans la Cemac.

La Beac regrette cependant un certain nombre de lenteurs, notamment la faiblesse d’équipements en terminaux de paiement électronique qui est un frein au développement de la dématérialisation des paiements, d’une large inclusion financière et à l’avènement d’une économie des paiements « Cash less » ; mais aussi le service de micro-crédits qui répond aux abonnés absents dans l’offre de service via le Mobile Money.

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