Cemac : Enjeux du sommet de Yaoundé

Le 15ème sommet ordinaire des chefs d’Etats de l’organisation se tient ce jour à Yaoundé, avec de nombreux défis.

Concertations entre chefs d'Etats

La 15ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etats de l’Afrique centrale se tient ce jour à Yaoundé pourrait voir la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) engager un nouveau départ sur le plan financier. La question de la monnaie en étant un sujet particulièrement intéressant. Certes il est peu envisageable la fin du franc Cfa qui est en débat depuis plusieurs décennies, et avec beaucoup plus d’acuité ces dernières années. Le sujet étant quelque peu tributaire de la fusion des deux zones économiques de l’Afrique centrale que sont la Cemac et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), que les chefs d’Etats peinent à régler depuis une demi-douzaine d’années. Déjà, depuis 2016, les Chefs d’Etat réunis à Yaoundé au cours d’un sommet extraordinaire, avaient « réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie stable et forte ».

Sur le plan de la coopération monétaire avec la France, Paul Biya et ses pairs avaient décidé d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre de ce partenariat. La Commission de la Cemac et la Beac avaient alors reçu pour mandat de « proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune », ainsi que mentionnait la déclaration finale. Il semble que sept ans après, les lignes n’ont pas beaucoup bougé. Il reste cependant constant que le principe d’une monnaie commune pour l’ensemble de la sous-région, est déjà un acquis. Sur ce plan, les résultats du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac) que pilote Denis Sassou Nguesso du Congo, seront évalués.

Paul Biya qui est aux affaires depuis 2019, a connu une présidence quelque peu agitée du fait de crises d’ordres sanitaire et sécuritaire. Avec notamment la pandémie à coronavirus qui s’est déclarée fin 2029, et des problèmes sécuritaires qui ont sévi à l’Extrême nord du Cameroun, entre la Centrafrique et le Cameroun et dans les régions anglo-saxonnes du Cameroun. Peu avant, le choc pétrolier de 2014-2016 avait eu des répercussions sur les économies de la sous-région au point qu’une dévaluation du franc Cfa fût envisagée. Paul Biya, de sa posture de doyen de la sous-région, avait réuni ses paires à Yaoundé le 23 décembre 2016, pour tenter de juguler la crise. Malgré tout, la Cemac a tenu la dragée haute, avec un taux de croissance parti de -1,8% en 2020 à 2,9% en 2022, et des prévisions de l’ordre de 3,3% en 2023. Même si le taux d’inflation est passé de 2,3% à 4,8% dans la même période.

Touadéra, l’homme des défis ?

Bref c’est une sorte de bilan de la présidence de Paul Biya qui sera dressé en plein Palais de l’Unité de Yaoundé. Ainsi, le passage de témoins à la présidence de la Conférence des chefs d’Etats est un moment important. A ce sujet, avec l’abrogation du Consensus de Fort-Lamy et l’instauration du principe de rotation des dirigeants pour l’ensemble des institutions, organes et institutions spécialisées de la Cemac, Paul Biya devrait céder le fauteuil présidentiel à Faustin Archange Touadera de la République centrafricaine selon le classement alphabétique. Mais à l’évidence, il semble que les Chefs d’Etats pourraient surseoir à ce principe. C’est ce qu’a laissé entrevoir Daniel Ona Ondo, le président sortant de la Commission de la Cemac. Interviewé par Radio France international (Rfi) hier, l’homme a indiqué que « le sujet sera débattu au sein de la conférence». Toujours est-il que le successeur de Paul Biya est celui qui devra gérer les grands défis qui attendent l’Afrique centrale en général et la zone Cemac en particulier. Outre la poursuite des réformes et la question de la fusion des deux entités économiques, il est prévu l’avènement de nouveaux hommes à la tête des organes, institutions, organes, et institutions spécialisées et agences d’exécution de la Cemac. Ainsi, outre le président de la Commission de la Cemac, et de nouveaux dirigeants à la tête de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac), du Parlement communautaire, de la Cour de justice, de la Cour des comptes, il est attendu par exemple de nouveaux hommes à l’Union économique de l’Afrique centrale (Ueac), un nouveau vice-gouverneur, un nouveau Secrétaire général, trois Directeurs généraux de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).

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