Can 2021 : Pourquoi Bello Bouba retire des marchés à Prime Potomac

Incapable de livrer ses chantiers dans les délais, l'entreprise a d'abord injustement accusé le Minfi d'être la source du blocage, alors que tous ses décomptes étaient déjà payés. Face aux énormes retards constatés dans les chantiers, le ministre du tourisme, maître d'ouvrage a décidé de faire exécuter les travaux en régie exceptionnelle.

Bello Bouba est convaincu que Prime potomac ne peut pas livrer les hôtels de Garoua

Le gouvernement prend la main sur les chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football 2021. Notamment l’achèvement des travaux de rénovation de l’hôtel Bénoué et de construction d’un hôtel 4 étoiles à Garoua dans la région du Nord. Les deux marchés dont les travaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois ont été retirés à l’entreprise Prime Potomac. Une décision prise par le ministre du Tourisme et des Loisirs (Mintoul). La décision du maître d’ouvrage se justifie par le fait que les délais contractuels de livraison de ces infrastructures hôtelières sont échus depuis octobre 2018. Sur le terrain, indique L’œil du Sahel du 13 mars dernier, le taux de réalisation de la rénovation de l’hôtel Bénoué est de 42 %, tandis que celui de la construction de l’hôtel 4 étoiles est de 32 %. Or pour marquer le coup face aux graves « carences » de l’entreprise de Ben Modo, le ministre d’Etat, Bello Bouba Maigari, a décidé de faire exécuter lesdits travaux en régie exceptionnelle. S’opposant ainsi à une demande du ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République qui, en date du 11 mars 2019 l’invitait à mettre à la disposition de l’entreprise Prime Potomac, des avances exceptionnelles à hauteur de 826 millions de francs CFA pour achever les travaux de l’hôtel 4 étoiles et de 473 millions de francs CFA pour l’hôtel Bénoué.

Prime potomac : Programméé pour échouer?

C’était prévisible ! Il y a longtemps en effet que Prime Potomac montre des signes d’incapacité à remplir ses engagements vis-à-vis de l’Etat. Outre les deux hôtels suscités, les travaux sont à l’arrêt dans les autres chantiers qui lui ont été confiés. L’entreprise doit livrer d’ici au 31 mars, quatre terrains d’entrainement. Plongé dans le doute et la panique, le patron de Prime Potomac ne s’arrête plus de signer des communiqués dans lesquels il tente de justifier les causes de cet « échec » programmé. Ben Modo se dit victime d’une « campagne violente de dénigrement et de désinformation ». « Les auteurs de cette campagne de dénigrement sont connus, dit-il dans un communiqué signé le 12 mars dernier. Leur objectif principal est de garder la confusion dans nos chantiers, et empêcher, à tout prix l’achèvement des travaux à date et dans les budgets prévus ».

Des arriérés à payer

Incapable de livrer ses chantiers dans les délais, Prime Potomac impute l’arrêt des travaux au « non paiement » des avances de trésorerie. Accusant injustement le ministère des Finances d’être la source du blocage alors que, selon de nombreux informateurs au sein de l’administration des finances publiques, l’Etat ne doit plus rien à cette entreprise. « Le gouvernement a respecté ses engagements dans les délais et si retard il y aurait dans la conduite des chantiers, le blocage ne relève pas du ministère des Finances », confiait à Défis Actuels, l’un des acteurs stratégiques de la chaîne de paiement des décomptes (les sommes à débiter sur le montant total d’un marché, Ndlr.). A la Direction Générale du Budget, des sources sont également formelles : « nous n’avons pas de décomptes Prime Potomac en instance au Trésor ». Coup dur, Prime Potomac a de lourdes dettes à payer. L’entreprise doit près de 5 mois d’arriérés de salaire à ses employés et sous-traitants. Et environ 2 milliards de francs CFA à ses fournisseurs.

Par Janvier Duclair Mvondo

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