Can 2019/Garoua : Prime potomac retrouve la sérénité et regarde vers le futur

L’entreprise américaine a tourné la page des grèves.

Sur le site de L’hôtel des sports de Garoua ce matin du 03 août 2018, le soleil peine à imposer ses rayons au froid qui accompagne le ciel brumeux de Garoua. Il est 8h30. Les petits commerçants installés à l’entrée du site de ce chantier de 108 chambres ont pris position comme à l’accoutumée, et leurs principales cibles que sont les employés du chantier, sont passées à la trappe. Seuls quelques clients occasionnels défilent encore. A l’intérieur, sur la grande cour, des dizaines de personnes s’affairent à des commissions diverses. Entre les allées et venues de certains, il y en a qui transportent du matériel, d’autres qui échangent sur des commissions et courses à faire. La centrale à béton tourne déjà à plein régime. Sous le contrôle de quatre ou cinq personnes. Plus loin, l’atelier de ferraille. Ici, une jeune dame tord des fers qui sont coupés à l’aide d’une machine. Au-dessus de la bâtisse de R+2, plusieurs dizaines de manœuvres tissent ces fers et entrelacent sur un support en planches, pour préparer une dalle.

A quelques jours de l’arrivée de la 3ème mission de la Confédération africaine de football (Caf), Prime Potomac a ainsi tourné la page des intrigues. Du moins, l’ère des grèves et autres mouvements d’humeur est révolue chez l’entrepreneur américain adjudicataire des marchés de six chantiers de construction d’infrastructures prévus pour abriter la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football, édition 2019. « N’eût été les grèves, on serait très loin maintenant. Certes, tous les postes de travail n’étaient pas asphyxiés par les mouvements, mais dans cette ambiance, le travail de terrain était complètement à l’arrêt, et cela nous a causé un tort », regrette Noël Tchinda, le directeur technique de Prime Potomac. Cependant, « par rapport au planning que nous avons remis à la Caf, nous sommes légèrement en avance. Ce qui nous met dans une position très confortable », se vante-t-il presque.

Rendez-vous en septembre-octobre

Pour autant, l’on ne veut pas courir le risque d’une trop grande assurance. « Nous ne nous contentons pas de cette avance. Nous voulons prouver aux Camerounais que nous pouvons réaliser le challenge et nous comptons rendre tous nos chantiers à temps », assure le patron technique de Prime potomac. Et l’Hôtel des sports, « le seul où le gros-œuvre n’est pas terminé », est le site où l’entreprise américaine compte jouer la carte de son challenge. « Ici, il manque encore deux niveau, mais ils seront terminés à temps. Nous sommes capables de couler une dalle en une journée. D’ici une semaine, on va commencer à remplir les murs », explique Achille Ndamdja Tabeth, le conducteur des travaux. Le chef des travaux de ce chantier est d’autant plus rassuré que l’option des préfabriqués et de la mécanisation du travail, sont de mise désormais, après la purge des effectifs consécutive à la dernière grande grève. « Nous fabriquons des prédalles. Lorsque les poutres sont coulées, la manutention et le reste se font à l’aide des machines. Il y a un projecteur de bétons qui pallie les efforts humains. On fait seulement des raccords », explique Bintu Tsimoa, le directeur des études. Des centaines de dalots sont disposés à l’arrière de la cour. La centrale à bétons, elle, « peut produire 200 mètres cube de béton par jour » selon les experts de Prime.

 

Sur les autres chantiers confiés à l’entreprise de Ben Modo, les chefs des travaux répètent le même refrain : « Le gros-œuvre est terminé ; il ne reste plus que les finitions ». Et surtout que « les délais de livraison seront respectés ». Bénéficiaire des marchés de gré à gré de six chantiers de construction/réhabilitation de six chantiers d’infrastructures liés à l’organisation de la Can 2019, sur le site de Garoua, Prime Potomac a connu plusieurs perturbations dans son déploiement, avec des grèves et mouvements d’humeur des employés et des fournisseurs. « Nous avons connu ces soucis à cause des retards dans le paiement des décomptes. Ce qui a causé des ennuis tant avec les employés qu’avec nos fournisseurs », justifie Noel Tchinda, le directeur technique de Prime Potomac. Une situation qui a semé le doute dans les esprits quant aux capacités de l’entreprise à tenir le pari « le jour dit », comme promis par Paul Biya, le président de la République lui-même. «Mais la situation est revenue à la normale. Le climat social a causé des dysfonctionnements, mais aujourd’hui, nous avons une équipe dynamique et motivée ». Ainsi, l’ère des grèves et mouvements d’humeur est révolue. Et l’on projette la fin des travaux à fin septembre, ou mi-octobre au plus tard.

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