Cameroun – réformes : booster la mise à niveau des entreprises

selon l’organisation des nations unies pour le développement industriel (Onudi), la réponse la plus adaptée devrait consister en la transformation du Bureau de mise à niveau en une agence financièrement autonome.

entreprises

Le constat est amère : « La situation financière et juridique du Bureau de Mise à Niveau (BMN) des entreprises camerounaises ne lui permet pas de remplir efficacement ses missions ». C’est pour trouver des pistes de solutions nécessaires pour résoudre les insuffisances structurelles et donc le rendre plus efficace, que l’Organisation des Nations unies pour le Développement Industriel (Onudi) vient de réaliser une étude sur l’évolution du modèle institutionnel, économique et opérationnel du Bureau de Mise à Niveau. Et dont les conclusions ont été présentées le 21 juillet 2022 à Yaoundé, au cours d’un atelier présidé par le secrétaire général du ministère de l’Economie Jean Tchoffo.

Plaidoyer pour plus d’autonomie
Ainsi, au terme de l’étude, le chef de mission de l’Onudi, Ridha Ben Mosbah recommande à travers ce qu’il appelle le «scénario médian ou intermédiaire», la transformation du BMN en une agence autonome aux plans juridique et financier. La mission de l’Onudi s’est entretenue avec les différentes parties prenantes. Au cours des échanges, une conviction certaine s’est dégagée sur « l’importance du Programme National de Mise à Niveau et son rôle moteur dans le nécessaire rattrapage technologique avec une forte recommandation sur la nécessité de recentrer le BMN sur son métier, de diversifier son offre de services et de multiplier ses partenariats, tout en veillant à pérenniser ses ressources financières, mais aussi d’étoffer et stabiliser son staff et lui accorder une autonomie de gestion en le dotant du statut d ‘une agence ». Toutes choses, explique l’Onudi, qui permettrait la mise à disposition du BMN, de son propre budget de fonctionnement et d’investissement, afin d’améliorer sa réactivité vis-à-vis des entreprises à servir, d’autant plus que la nouvelle cible du programme de mise à niveau est constituée des entreprises qui opèrent dans des secteurs porteurs, tels l’agroalimentaire, la chimie, le bois et ameublement, le textile et confection, BTP. Aussi la sidérurgie, la métallurgie, tourisme et hôtellerie, mécanique, cuir et chaussures, électricité et dérivés, services liés à l’industrie.


Pour les consultants de l’Onudi, en acquérant le statut d’agence, le BMN bénéficierait en effet : d’un alignement au modèle juridique des établissements et entreprises publics, d’une indépendance juridique, d’une autonomie financière, d’une diversification de ses prestations au profit des entreprises, d’une meilleure réactivité et d’un partage des frais avec d’autres partenaires. « La nouvelle Agence, argue Ridha Ben Mosbah, va diversifier et intensifier son offre de services qui inclura désormais aussi bien la restructuration des entreprises en difficulté, la mise à niveau, que l’appui à l’internationalisation. Elle servira également de passerelle privilégiée des entreprises pour accéder aux autres services de l’écosystème d’appui, notamment le financement et le conseil ». Reste maintenant au gouvernement camerounais d’appliquer les recommandations de cette étude financée par l’Agence Française de Développement (AFD). Créé en 2011, le BMN déploie des outils tels que le Programme National de Mise à Niveau (Pnman). A ce jour, près de 800 entreprises ont volontairement adhéré à ce programme phare du BMN. Et au moins un milliard de F CFA de primes sur investissements matériels ont été octroyés à ces dernières.

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