Cameroun – Fmi : les enjeux de la mission de Yaoundé

Plusieurs réformes seront en discussion entre le gouvernement et le Fonds Monétaire international lors de la deuxième revue du programme conclu en juillet 2021.

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rencontre Cameroun FMI

Yaoundé retient son souffle. Près d’un an après la signature du nouveau Programme Economique et Financier (PEF) avec le Fonds Monétaire International (FMI), le gouvernement camerounais et l’institution de Bretton Woods vont se retrouver dans un contexte de crise économique pour parler de la deuxième revue dudit programme. Au menu de la rencontre à laquelle devraient prendre part le ministre des Finances, celui de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, le directeur général de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) etc., les sujets qui fâchent ne manqueront pas. Le directeur général adjoint et président par intérim du FMI avait déjà annoncé les couleurs au terme du Conseil d’administration du 23 février dernier. « L’achèvement de la deuxième revue sera subordonné à la mise en œuvre d’assurances stratégiques essentielles au niveau de l’Union, comme établi dans le document d’information à l’échelle de l’Union de décembre 2021 », dixit Kenji Okamura.


Dans le cadre de la deuxième revue du programme avec le FMI, les discussions devraient porter, entre autres, sur ce qui a été fait en matière de mise en œuvre des cinq réformes (sur huit) qui demeuraient attendues aussi bien par les bailleurs de fonds que par le secteur privé. Notamment : l’établissement d’une fiscalité de développement et d’élargissement de l’assiette fiscale ; les audits de tous les arriérés de paiement de l’Etat et l’adoption d’un plan d’apurement des arriérés certifiés par ces audits ; les études diagnostiques de certaines grandes entreprises publiques ; l’inventaire des dettes respectives entre les entreprises publiques et l’Etat, entre les entreprises publiques elles-mêmes et l’adoption d’un plan d’apurement des dettes respectives entre l’Etat et les entreprises publiques. Le FMI avait aussi recommandé à Yaoundé la mise en place d’un nouveau cadre de concertation public–privé différent du Cameroon Business Forum avant le 30 mars 2022. Chose qui n’a toujours pas été faite !


Le gouvernement fera le point sur l’état de mise en œuvre de certaines de ces réformes qui piétinent, alors même que le directeur général adjoint du FMI avait prévenu que « la mise en œuvre efficace et résolue des réformes des autorités, en particulier pour renforcer davantage la transparence, la bonne gouvernance et le cadre de lutte contre la corruption, est essentielle pour aider à catalyser un financement supplémentaire des donateurs ». En effet, le nouveau programme avec le FMI repose sur cinq piliers qui visent à : atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 tout en assurant la viabilité intérieure et extérieure ; renforcer la bonne gouvernance et améliorer la transparence et la lutte contre la corruption . Et aussi : accélérer les réformes budgétaires structurelles afin de moderniser les administrations

fiscales et douanières, de mobiliser des recettes, d’améliorer la gestion des finances publiques, d’accroître l’efficience des investissements et de réduire les risques budgétaires liés aux entreprises publiques ; renforcer la gestion de la dette et réduire les facteurs de vulnérabilité de la dette ; mettre en œuvre des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique tirée par le secteur privé et rendre le secteur financier plus résilient.


Contexte de crise

Le Cameroun est encore loin d’un 20/20. Mais le FMI l’avait prédit en reconnaissant que les perspectives économiques comportaient des risques équilibrés. Du côté négatif, les risques comprennent une nouvelle vague d’infections au Covid-19 avec de nouvelles variantes et des éruptions locales incontrôlées, une nouvelle augmentation de l’inflation importée et une intensification des tensions et conflits sociopolitiques.


Du côté positif, le Cameroun pourrait bénéficier des réformes structurelles en cours visant à accélérer la croissance économique avec des recettes budgétaires plus élevées et une réduction des vulnérabilités liées à la dette. Une augmentation de la production de gaz et celle des prix du pétrole et du gaz devraient également stimuler les revenus. A côté de cela vient s’ajouter le contexte de crise actuelle, marquée entre autres par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’inflation mondiale, les difficultés d’approvisionnement sur les marchés etc. Malgré les difficultés et la pression du FMI, le gouvernement a pris la résolution de procéder à rectificatif de la Loi de finances 2022. L’enveloppe connaît une augmentation de 328 milliards de francs CFA.

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