jeudi, octobre 23, 2025
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Cameroun – FMI : le Minfi plaide pour un nouveau partenariat plus adapté aux priorités nationales

La participation des ministres des Finances Louis Paul MOTAZE et de celui de l’Économie, Alamine OUSMANE MEY aux assemblées annuelles du FMI à Washington du 13 au 18 octobre 2025 aura permis de confirmer la crédibilité du Cameroun auprès de ses partenaires, tout en ouvrant la voie à un nouveau cycle de coopération fondé sur la consolidation des réformes, la soutenabilité budgétaire et l’investissement productif.

Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul MOTAZE, a pris part du 13 au 18 octobre 2025 aux Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, avec collègue Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Une participation marquée par des échanges de haut niveau sur la trajectoire économique du Cameroun, les réformes engagées, et la possibilité d’un nouveau programme avec les institutions de Bretton Woods. « Nous avons eu de très bonnes discussions ici à Washington au cours de ces assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Comme cela se fait toujours, il y a des discussions beaucoup plus thématiques parce que nous avons rencontré des banques internationales, mais aussi la direction des affaires financières du FMI », a confié le ministre Louis Paul MOTAZE à l’issue des travaux.

DES PROGRÈS SALUÉS PAR LE FMI

Au cœur des discussions, la qualité des réformes menées ces dernières années par le gouvernement camerounais, notamment dans le domaine fiscal et la digitalisation des services publics, notamment à la Douana, au Trésor aux impôts, ainsi que dans la gestion de la solde et des carrières. « Le FMI nous assiste déjà beaucoup et ses responsables ont reconnu qu’il y a d’énormes efforts qui ont été faits en matière de digitalisation. L’objectif étant que nous recouvrions plus d’impôts, mais sans avoir à accentuer la pression les mêmes, » a souligné Louis Paul MOTAZE. « C’est souvent le problème : certains se plaignent que c’est toujours eux qui payent. Il faut donc élargir l’assiette fiscale pour que l’effort soit mieux partagé. » Le ministre des Finances s’est félicité du bilan positif du second programme triennal soutenu par le FMI, arrivé à son terme en 2025. « Nous avons eu une séance de travail extrêmement importante avec le directeur Afrique du FMI, assisté de son adjoint.

Étaient également présents celle qui sera désormais la cheffe de mission pour le Cameroun au FMI. Au cours de cette discussion, nous avons essentiellement procédé à la revue, ou si je peux dire, à l’évaluation des deux programmes que nous avons menés à leur terme. Tout le monde a constaté que les choses se sont bien passées : nous avons atteint 41 repères structurels prévus dans le programme, qui sont pratiquement tous réalisés. La question maintenant est de savoir : what next ?, comme on dit ici à Washington au siège du FMI. »

VERS UN NOUVEAU PROGRAMME ADAPTÉ AUX PRIORITÉS NATIONALES

Ainsi, sur la suite de la coopération avec le FMI après la fin en juillet dernier du programme en conclu en 2021, Louis Paul MOTAZE, le Ministre des Finances, n’a pas caché l’intérêt du Cameroun pour un nouveau cadre d’accompagnement, à condition qu’il tienne compte des priorités internes du pays. « Je ne peux pas préempter la décision qui sera prise par notre hiérarchie, mais il est clair que certains problèmes se posent et qui peuvent plaider en faveur d’un nouveau programme.

D’abord, il y a des réformes qui ont été menées : il faudra les poursuivre, en renforcer certaines et en internaliser d’autres. Quand je dis internaliser, je veux dire que, bien souvent, les réformes sont réalisées parce qu’on nous l’a demandé. Et une fois qu’elles sont achevées, on a tendance à les oublier. Il faut donc les intégrer pleinement, notamment en matière de gestion et d’évaluation des entreprises publiques, ainsi que dans la systématisation des rencontres entre le secteur public et le secteur privé. C’est, à mon avis, une raison fondamentale pour continuer dans cette voie. » Parmi les axes évoqués figurent la gouvernance des entreprises publiques, la systématisation du dialogue public-privé et l’évaluation régulière de la performance économique.

Le ministre a également rappelé les apports concrets des deux précédents programmes conclus avec le FMI et d’autres bailleurs, et le risque de tarissement de certains financement si jamais un autre programme n’était pas conclu : « Une deuxième raison, qui me semble extrêmement importante, mérite d’être rappelée : ces deux programmes nous ont permis de bénéficier de ce qu’on appelle des appuis budgétaires, du FMI et d’autres partenaires au développement tels que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la France, etc. Nous avons ainsi mobilisé plus de 2 600 milliards de francs CFA. Si ces appuis venaient à s’arrêter, il y aurait nécessairement un trou dans le budget qu’il faut combler. Il faudra bien trouver les moyens de le financer. C’est un également un aspect qu’il faut envisager.

MAINTENIR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DE LA ZONE

 Le Cameroun, pilier économique de la sous-région, joue un rôle central dans la stabilité financière de la CEMAC. « Le Cameroun représente pratiquement la moitié des réserves et du PIB de la CEMAC. Si le Cameroun n’est pas sous-programme, à quoi servirait celui de la CEMAC ? », a questionné Louis Paul Motaze, insistant sur la dimension régionale des discussions tenues à Washington, et nécessité d’inscrire les relations entre le Cameroun et le FMI dans une perspective régionale. Mais pour le ministre, un nouveau programme devra aussi intégrer les attentes exprimées par les populations lors de la récente élection présidentielle. « Comme tout gouvernement démocratique, nous avons écouté ce que disaient les citoyens, qu’ils aient voté pour nous ou non. Un futur programme devra tenir compte de la nécessité d’investir davantage pour créer des emplois, notamment pour les jeunes, et accélérer la réalisation des infrastructures. »

Avec un déficit budgétaire ramené à 1,5 % du PIB – contre plus de 6 % en 2017 – le Cameroun a redressé ses fondamentaux, mais au-delà de ce redressement remarquable des finances publiques, le ministre veut désormais « une inflexion » vers la croissance inclusive. « Nous avons actuellement un déficit budgétaire de 1,5 %. Tout le monde a applaudi, car nous sommes passés d’environ 7 % en 2017, au début du premier programme, à seulement 1,5 % aujourd’hui. C’est une très bonne performance.

Mais est-ce que cela permet d’investir davantage pour créer des emplois, notamment pour les jeunes, et répondre aux problèmes d’infrastructures que nous connaissons ? Il y a là toute une réflexion à mener, même dans l’hypothèse d’un nouveau programme, afin de voir comment introduire une inflexion sur un certain nombre de points et s’attaquer de manière plus frontale aux problèmes soulevés par les populations.

Au terme de ses échanges avec le directeur Afrique du FMI et la future cheffe de mission pour le Cameroun, Louis Paul MOTAZE s’est dit satisfait de la qualité du dialogue. « Nous sommes tombés d’accord qu’ils attendront la position du Cameroun. Nous sommes ouverts à un programme, mais tout dépendra du type de programme. L’important, c’est qu’il soit aligné sur nos priorités nationales et nos impératifs de développement, » a conclu le Ministre des Finances Louis Paul MOTAZE.

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