Bancarisation : « Patronat sud » veut créer une microfinance

A l’initiative de Daniel Claude Abate, président de ladite association, l’établissement de microfinance de deuxième catégorie en cours de création sera basé dans la région du sud.

Il n’est de secret pour personne que la région du Sud est le parent pauvre du secteur de la microfinance au Cameroun. Sur les 402 établissements de microfinances (EMF) agréés au 31 décembre 2021 par le ministère des Finances, la région du Sud compte seulement six EMF dont une seule de 2eme catégorie (doté d’un capital d’au moins 300 millions de FCFA, selon les exigences de la Commission bancaire d’Afrique centrale Cobac), soit 0,01% du total national. C’est fort de ce constat que l’association « Patronat Sud », dirigée par l’homme d’affaires Daniel Claude Abate a pensé qu’il fallait mettre sur pied un établissement de microfinance de 2ème catégorie. « Le secteur de la microfinance est un secteur extrêmement concurrentiel et dans lequel il faut s’assurer d’avoir ciblé une vraie niche d’opportunités ou de besoins non servis avant de s’y lancer », explique Daniel Claude Abate.

Pour lui, l’essence et la vocation d’un EMF sont d’offrir des produits et services aux personnes dont la vulnérabilité socio-économique ou la fragilité de l’activité économique ne permet pas toujours d’avoir accès au système bancaire classique. « L’association Patronat Sud qui œuvre dans une région où elle côtoie au quotidien une grande catégorie de compatriotes et d’activités qui manquent cruellement de micro financements pour booster la compétitivité ou production de leurs exploitations agricoles ou pastorales ou de leurs TPE et PME, ne peut pas se culpabiliser de vouloir répondre, modestement à son niveau, à cette problématique », ajoute le président de Patronat Sud.

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Il précise que ce projet de création d’un EMF connaît l’implication de plusieurs fils de la région du Sud, soucieux du développement de leur contrée. « Nous avons fait le choix stratégique d’un projet populaire, c’est-à-dire ouvert à tous. Le comité de mise en œuvre pour la mise en place effective de notre EMF n’est pas le comité d’actionnaires comme certains esprits veulent le faire croire. Il s’agit simplement de personnes sollicitées, parmi lesquelles des aînés ou élites qui ont d’abord choisi de nous aider en facilitant par leur leadership local la mobilisation de nos populations pour la réalisation effective et la réussite de cet important projet », souligne Daniel Claude Abate.

L’on apprend par ailleurs que les membres du bureau exécutif de Patronat Sud ont déjà mobilisé par leurs propres efforts les 2/3 du capital requis. Et l’une des missions de l’association, a-t-on également appris, est de « propager la culture d’entreprise et les vocations d’entrepreneurs dans une région où l’entreprenariat n’a pas toujours été privilégié ou valorisé ». Il faut dire que l’EMF qui ouvrira bientôt ses portes dans la région du Sud, à l’initiative de Daniel Claude Abate suscite déjà bien des sarcasmes. Encore une promesse politique des hommes du Sud qui fera long feu ! Ironisent certains sur la toile. Pourquoi une nouvelle microfinance sur un marché exigu et déjà très concurrentiel ? S’interrogent les plus frileux.

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L’on ne manque pas de titiller le Comité qui est composé d’une trentaine de personnalités. Aux rangs de vice-présidents, on retrouve entre autres Patrice Melom (DG du Port autonome de Kribi), Alain Olivier Mekulu Mvondo (DG de la Cnps), Cyrill Edou Alo’o (Directeur du budget), Philémon Zo’o Zame (DG de l’Art).

Source : Defis Actuels n°768 du lundi 15 au 17 mai 2023

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