Bamenda : Dion Ngute accueilli en pleurs

Le Premier ministre y est allé en messager de la paix.

Pour sa première visite (officielle) dans les régions en crise du Nord-ouest et du Nord-ouest, Joseph Dion Ngute a été accueilli par une foule de femmes qui ont aussitôt engagé un deuil. Ces dizaines de femmes qui ont bravé les barrières militaires pour passer un message au Premier ministre à Ayaba hôtel, vêtues pour la plupart de robes et kabas noirs, foulards jaunes, ont entonné des pleurs en présence du chef du gouvernement. Racontant en pidgin, l’anglais local, les misères des veuves et des orphelins et les vicissitudes des populations des deux régions en crise. « Elles tenaient à dire au Premier ministre que la région est en guerre », explique un résidant de Bamenda.

Le successeur de Yang Philemon qu’on n’avait pas encore aperçu sur le front de cette guerre qui l’a précédé à la tête du gouvernement, était jusqu’ici resté dans les salons à Yaoundé, pour prendre le pouls du travail qui l’attend. Même s’il n’a pas souvent manqué de se prononcer sur cette situation, l’homme dont la résidence d’Ekondo Titi a été mise à feu la veille de sa nomination comme Premier ministre, avait jusqu’ici « esquivé » ce terrain glissant. A une dizaine de jours de la célébration de la fête nationale du 20 mai, le Premier ministre a cru devoir porter personnellement le message de la paix aux populations des deux régions en crise, pour donner du poids à la sensibilisation que fait les deux gouverneurs, en vue de rallier les populations à la cause nationale.

Au moment où des chefs traditionnels du Sud-ouest notamment, rechignent à répondre favorablement à cet appel. Les sécessionnistes menaçant de plus en plus de représailles ceux qui rameraient à contre-courant de leurs appels au boycott de l’unité nationale contre laquelle ils se battent. A cette occasion, à la première des quatre jours de visite dans le Nord-ouest, l’homme, parlant au nom d’un gouvernement qui a interdit la All anglophone conférence que comptaient organiser des congrégations religieuses, avec en tête des leaders tels que le cardinal Christian Tumi, a réitéré l’appel au dialogue du président de la République. En maintenant que l’intégrité territoriale ne souffrira d’aucune contestation. Pour Joseph Dion Ngute, «cette situation n’a que trop durée. Il est temps que cela prenne fin ». Assurant ses interlocuteurs de la franchise du chef de l’Etat que des représailles ne sont pas prévues contre ceux qui se sont engagés contre la marche de la République. «Ils restent les enfants du Cameroun », a-t-il déclaré. Les populations qui ne collaborent pas avec le régime (par peur pour les représailles et/ou par caution au « combat », vont-ils délier accepter la main tendue du messager de Paul Biya ? On en aura une réponse dans les prochains jours.

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