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Autoroute Yaoundé-Nsimalen : ces obstacles au démarrage du tronçon urbain

Manque de financement, problèmes administratifs liés aux expropriations, au recasement et indemnisation des populations affectées par son tracé, sont autant d’obstacles qui empêchent le démarrage effectif des grands travaux de cette section urbaine.

Bien que la pose de la première pierre des travaux de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen ait eu lieu en décembre 2023, le début effectif des travaux a pris du retard. Même les travaux annoncés le 23 avril 2025, lors du Comité de pilotage de ce projet, sont toujours attendus. Il était notamment envisagé l’aménagement du site de relocalisation d’Olezoa et la construction de la voie de déviation au niveau du carrefour 03 statues ; l’aménagement des voies de déviation, Entrée Camp Tunisien-2ème Echangeur Mvan-911 ml ; Obam Ongola (Entrée Ecole)-Entrée Pharmacam-1080 ml. Pour le moment, indique-t-on au ministère de l’Habitat et du développement urbain, grâce au Budget d’investissement public (BIP) de ce ministère, les travaux préliminaires s’effectuent. Notamment, le recalibrage du lit du Mfoundi derrière le Bois Saint Anastasie où l’autoroute doit traverser. En 2026, informe-t-on, les travaux devraient avoir lieu au niveau arrière du marché Mvog Mbi pour l’installation des nombreux commerçants sur ce tronçon. Il y a aussi certaines dessertes qui sont en plein aménagement par l’entreprise Bun’s pour des voies de passage et éviter des embouteillages quand débuteront les grands travaux.

Le retard pris dans le démarrage effectif des travaux de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, selon de nombreux observateurs, est consécutif au manque de financement, à des problèmes administratifs liés aux expropriations, au recasement et indemnisation des populations affectées par son tracé. Certes, le président de la République a, par décret du 18 novembre 2025, habilité le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire à signer, avec la MUFG Bank Londres, une combinaison de prêts d’environ 154,4 milliards de  FCFA, pour la réalisation des travaux du premier tronçon de ce projet, qui va de l’échangeur d’Ahala jusqu’au carrefour 03 statues. Il s’agit d’un crédit acheteur d’un montant de 207,9 millions d’euros, soit environ 136,392 milliards FCFA et un crédit-commercial d’un montant de 27,6 millions d’euros, soit environ 18,105 milliards FCFA. Mais, le financement des deux autres lots n’est pas encore trouvé. Il se dit même que ce financement reste bloqué en raison de contraintes financières et administratives, notamment liées aux indemnisations et aux expropriations.

Explosion du coût du projet

Si au Minhdu, l’on souffle sous anonymat qu’ « en ce qui concerne le budget il n’a pas véritablement changé en dehors du fait que les études ont eu lieu en 2014. Il va de soi que plus de 10 ans après, certains coûts ne sont plus les mêmes ». Il reste constant que le coût de ce projet a explosé. Ce coût, selon certaines sources bien informées, est passé d’un montant initial de 379,5 milliards de FCFA à 434 milliards de FCFA pour la phase 2, pour une livraison prévue pour 2030. L’on explique cette explosion des coûts par un certain nombre de facteurs, notamment, l’augmentation du coût des matériaux, les modifications des spécifications techniques ; la complexité de l’environnement urbain, et des coûts importants liés aux indemnisations et aux recasements des populations. L’attente du décaissement des fonds restants reste donc un obstacle majeur au démarrage effectif des travaux à grande échelle sur cette section urbaine. Cependant, les études techniques et environnementales sont finalisées, et des travaux préliminaires, tels que des travaux de déviation, ont fait l’objet d’appels d’offres ou de financements spécifiques, c’est le cas avec 6,1 milliards de FCFA pour des déviations en novembre 2024.

Surtout que le nouveau tracé de cette autoroute, rappelle-t-on, prévoit la mise en place de voies de services adaptés aux modes de circulation des taxis et des autres modes de transports en commun, et permettra une desserte aisée des bâtiments bordant l’autoroute, sans perturber le déplacement des usagers en transit sur de plus longues distances. Les encombrements que l’on observe aux intersections principales seront résolus grâce à la construction d’échangeurs, qui permettront d’améliorer la fluidité du trafic, ainsi que l’accès des voies secondaires à l’axe principal de la ville.

La réalisation de la section urbaine de l’Autoroute Yaoundé-Nsimalen, explique-t-on, représente une transformation de l’espace urbain, un facteur clé de l’amélioration des conditions environnementales et sociales de l’agglomération de Yaoundé, une opportunité unique d’accompagner le développement économique de la capitale.

Le casse-tête des indemnisations

Au Minhdu, l’on apprend s’agissant des indemnisations des populations qui seront impactées par les travaux de construction de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen que la commission de recensement a rendu sa copie pour les indemnisations. Seulement une clause contractuelle avec les entreprises indique que ce sont ces entreprises qui vont prendre en charge ces indemnisations. Donc dès que les conventions de financement sont bouclées,  les ordres de services pourront être délivrés pour les débuts des grands travaux.  Donc, le processus d’indemnisation et de recasement des populations affectées par la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen est toujours en cours, et fait face à des retards, principalement liés au financement nécessaire. Néanmoins, un décret présidentiel datant d’avril 2025 a classé les terrains nécessaires au projet dans le domaine public artificiel de l’État, une étape juridique essentielle pour l’expropriation et l’indemnisation conformément à la réglementation en vigueur.

En rappel, la section urbaine de l’autoroute Yaoundé Nsimalen est longue de 12,3 km. Elle part de l’échangeur Ahala situé dans l’arrondissement de Yaoundé III, pour rejoindre la sous-préfecture Tsinga dans la commune de Yaoundé II, en passant par la Poste centrale. Le projet a été subdivisé en 3 lots. La construction du premier tronçon qui va de l’échangeur Ahala à Échangeur 3 statues, en passant par Obam-ongola sur un linéaire de 6,2 Km a été confiée à l’entreprise Buns. Quant aux lots 2 (3 statues-Poste centrale) et 3 (Boulevard du 20 mai – carrefour Tsinga), ils ont été confiés à l’entreprise Razel.

Sur ce tronçon, «il y a trois nouveaux ouvrages qui font leur entrée dans le projet et qu’il faudra nécessairement construire pour fluidifier le trafic urbain dans la ville de Yaoundé. Il s’agit de l’échangeur au niveau de 3 Statues : l’autoroute va passer sous terrain sur le rond-point actuel de 3 Statuts, un peu comme à Nlongkak, ensuite l’échangeur au niveau de Messe des officiers, et enfin au niveau de la Poste centrale, l’autoroute passe au-dessus sur un pont et le rond-point de la poste sera réaménagé», indiquait l’entreprise Razel, lors de la cérémonie de pose de la première pierre de ce projet.

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